Entre le confessionnel et les libertés, Me Mountaga Tall a clairement choisi. Son attachement aux préceptes religieux, le président du CNID en avait depuis longtemps donné la preuve en s’illustrant comme le tout premier acteur politique ayant affiché un penchant en faveur de la légalisation des mariages religieux, au plus fort de l’euphorie démocratique.
Ce combat ou clin d’œil au monde confessionnel n’aboutira finalement qu’en 2009 avec le vote du Code des Personnes et de la Famille, mais plus d’une décennie après voilà rebondir un débat sur la laïcité sur lequel Me Mountaga Tall a visiblement choisi la posture mutique comme position entre les deux courants antagoniques. D’un côté les tenants d’une république débarrassée des influences théocratiques, de l’autre les adeptes d’une constitution sans référence à la laïcité. Le dilemme est d’autant plus embarrassant que Me Mountaga Tall, en tant qu’un acteur du 26 Mars, est également concepteur du texte fondamental en vigueur où la laïcité figure comme élément régulateur des diversités religieuses. De quel côté serait tenté finalement de basculer celui qui naguère enfilait exceptionnellement la robe d’avocat pour défendre la cause religieuse contre de la profanation ? Difficile de le dire. Et pour cause : alors que le débat fait rage, le président du CNID s’est imposé un profil bas à un point tel qu’il ne s’est affiché que très timidement lors de la commémoration du 26 Mars qui incarne les libertés menacées par le front anti-laïc malien. Serait-ce l’expression d’un penchant pour le confessionnel au détriment des principes universels auxquels il voue en même temps un respect ?
La Rédaction
Source: Le Témoin