C’est un désaveu cinglant aux allures d’une humiliation que vient de subir le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, le Pr Samba Ousmane Sow. La section administrative de la Cour suprême l’a presque humilié dans le bras de fer qui l’oppose au DG du CHU Point G.
En effet, dans notre livraison du lundi 15 janvier dernier, nous rapportions qu’un bras de fer opposait le ministre de la Santé et le Directeur général du Centre hospitalier universitaire du Point G. Ce dernier avait décidé d’attaquer un arrêté du ministre révoquant son adjoint. La Section administrative de la Cour suprême a décidé de trancher l’affaire en désavouant le ministre.
C’est par l’arrêt n°081 en date du jeudi 15 février que la Cour suprême de a vidé le contentieux du recours en excès de pouvoir engagé par la Direction générale du CHU du Point-G contre l’arrêté du ministre de tutelle, Pr Samba Sow. Ainsi, la Cour a estimé que le recours était recevable en la forme et dans le fond. Elle a ensuite annulé l’arrêté n°2017-4280/MSHP-SA du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique portant révocation du DGA et nomination d’un nouveau.
En effet, la Cour suprême, sous la présidence de Mamadou Diawara, a purement et simplement reconnu un excès de pouvoir du ministre Samba Sow en renvoyant l’inspecteur des services économiques, Amadou Doumbia, en le remplaçant par le médecin cardiologue Ilo Bella Diall. Selon des sources proches du dossier, cette décision a eu l’effet d’une bombe au sein du département. Le ministre Sow aurait piqué une crise de nerf et a passé un savon à tout son staff. Il n’aurait pas compris comment cela lui est arrivé.
Aussi, il nous revient que même le grand chamboulement à la tête des hôpitaux du Mali initié par le ministre ne répond qu’à la seule volonté de ce dernier de régler leurs comptes à des anciens collaborateurs. Parmi ceux-ci, le Directeur général du Point-G, le Professeur Idrissa Ahmadou Cissé.
Ce dernier serait l’ancien collègue et condisciple du ministre à l’Ecole nationale de médecine et de pharmacie.
Nos sources rapportent que cette décision a été fortement saluée par le personnel de l’hôpital qui n’a pas manqué de jubiler à l’annonce de l’information.
Ce désaveu pour le ministre n’est pas pour arranger les choses entre lui et les acteurs de la santé. Désormais, c’est un véritable climat de défiance et de méfiance qui va pourrait s’installer entre le ministre et les responsables des hôpitaux. Il faut craindre que cette situation impactent les résultats des prestations au sein des centres de santé du pays.
On attend de voir la réaction du ministre après cette humiliation, car il aurait confié à ses collaborateurs qu’il ne saurait avaler une telle couleuvre et rester les bras croisés. Va-t-il démissionner pour sauver son honneur ? Rien n’est moins sûr.
En tout cas, il va devoir, à l’avenir, réfléchir longuement avant de décider quoi que ce soit. A suivre !
Hamadoun KARA
Par Le Confident