Au cours d’une rencontre avec le corps diplomatique, le négociateur en chef de la délégation gouvernementale a salué les efforts de la communauté internationale et l’équipe de la médiation pour sa patience
« Je suis persuadé que nous ne sommes pas loin d’un accord. C’est le dernier 100 mètres et chacun de nous doit faire un maximum d’effort pour arriver au bout de ce processus». Cette déclaration a été faite hier par le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, négociateur en chef de la délégation gouvernementale, Abdoulaye Diop, lors d’une rencontre d’information sur le processus des pourparlers d’Alger avec les représentants du corps diplomatique et ceux des organisations internationales accrédités dans notre pays.
Selon le ministre Diop, les négociateurs du gouvernement sont allés à la troisième phase des pourparlers d’Alger dans le but de discuter du contenu du document de synthèse élaboré par l’équipe de la médiation et qui s’intitule « Les éléments pour la paix et la réconciliation au Mali ». Mais au moment où les discussions de fond ont été engagées sous l’égide de l’équipe de la médiation et contre toute attente, l’une des parties à savoir la Coordination des mouvements de l’Azawad (MNLA, HCUA, MAA tendance radicale et CPA tendance Assaleh), a remis sur la table un document sur le fédéralisme alors que cette question avait été rejetée par les facilitateurs dès le départ du processus. Malgré cette attitude surprenante de la coordination, le chef de la délégation gouvernementale a estimé que cette étape des négociations d’Alger a permis aux parties de mener des débats de fond jugés utiles. « Il y a eu un débat franc, direct entre les parties et souvent dans une atmosphère très tendue », a-t-il indiqué. La suite, a-t-il ajouté, est qu’un document de préaccord a été produit par la médiation et remis à chacune des parties pour appréciation. « Le gouvernement ne rejette pas ce document car pour nous, c’est une base solide de négociation…Nous ne sommes pas totalement en phase sur certains points dans ce document et nous le ferons savoir à l’équipe de la médiation au moment opportun », a assuré le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale. Parmi les points du Projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui sont particulièrement gênants pour le gouvernement, le ministre Diop a cité la question de quotas, la révision constitutionnelle et surtout la notion de région intégrée. «C’est une poignée de questions qui nous opposent et je pense qu’elles peuvent être réglées au plus haut niveau », a-t-il souligné avec un brin d’optimisme.
Comme la notion de fédéralisme, le ministre Diop estime que le mot « Azawad » n’a pas sa place dans les pourparlers d’Alger et cela pour plusieurs raisons. « Nous reconnaissons que l’Azawad est une zone située non loin de Tombouctou mais elle ne pourrait aucunement être considérée comme une entité géographique ou politique. Tout comme le Kaarta dans la région de Kayes ou Bélédougou dans la région de Koulikoro. En plus, la plus grande majorité des populations du nord ne se reconnaissent pas dans l’Azawad. Le danger, c’est de voir ces populations se soulever si jamais il faut mentionner Azawad dans l’accord qui va être signé», a-t-il expliqué.
Le négociateur en chef de la délégation du gouvernement a expliqué à ses interlocuteurs le sérieux avec lequel les négociations sont en train d’être menées dans la capitale algérienne sous la houlette de l’ensemble de la communauté internationale. « Ce processus est sérieux et la communauté internationale y a investi beaucoup d’énergie. C’est le lieu pour moi de saluer encore la contribution de la communauté internationale, son soutien sans faille et tous les efforts qu’elle est en train de faire. Nous ferons tout pour que vous soyez fiers d’être à côté du Mali. Aussi, le gouvernement réitère sa confiance à l’équipe de la médiation pour sa patience», a-t-il déclaré.
Le chef de la diplomatie malienne a saisi l’occasion pour saluer la libération de l’ex otage français, Serge Lazarevic et demandé la libération de tous les otages à travers le monde.
M. KEITA
SOURCE / ESSOR