Questions orales ce vendredi 25 octobre 2019 à l’Assemblée Nationale !
L’Honorable Boubacar D. SISSOKO, Député élu à Bafoulabé a adressé au Ministre des Transports et de la Mobilité Urbaine, six questions. Sur les six questions, 4 relèvent des compétences du département en charge des Transports et de la Mobilité Urbaine.
Voici les questions de l’Honorable Sissoko :
-Pourquoi le Mali a décidé de procéder à la concession de la Régie du Chemin de Fer le 1er octobre 2003 ?
-Quelles ont été les retombées pour le Mali de cette concession ?
-Le 24 juillet 2018, le Ministre des Transports et du désenclavement a déclaré à Pretoria que le Mali a acquis trois (3) locomotives grâce à un partenariat avec une société Dubaï Port-Word des Emirats-Arabes.
Après deux ans environ, pouvez-vous nous dire la suite de cette « acquisition »?
-Le premier ministre a déclaré lors de sa tournée dans la première région (août 2019) que le trafic ferroviaire sera relancé dans six (6) mois.
Comment votre département va procéder à la relance du chemin de fer sur le plan gouvernance, matériel et infrastructure ?
En réponse à ces questions, le Ministre Ibrahim Abdoul LY a donné plusieurs éclairages pour édifier les honorables députés et les téléspectateurs de l’ORTM, car l’activité était retransmise en direct à la télévision nationale.
Pour la première question, le Ministre Ly a déclaré que le Mali a décidé de procéder à la mise en concession de la Régie du Chemin de Fer à l’effet de bénéficier d’investissements importants auprès des Partenaires Techniques et Financiers dont l’intervention passait par cette condition.
L’objectif de la mise en concession de l’activité ferroviaire, était entre autres d’améliorer la gestion commerciale, financière et technique du chemin de fer Dakar-Bamako.
Il a aussi donné des éclairages à la deuxième préoccupation de l’Honorable Sissoko en soulignant que les retombées de la concession du chemin de fer sont négatives à tous les égards. Sur le plan social, l’Etat a payé dès le 1er octobre 2003, un montant de 8 milliards de francs CFA aux personnels déflatés dans le cadre du plan social. Le passif de 20 milliards FCFA de l’Ex-RCFM reste à apurer à cette date.
Le Ministre Ly a signalé toutefois, que les deux Etats, au regard de l’incapacité du concessionnaire à assurer les investissements minimums entraînant la dégradation continue de la situation du chemin de fer Dakar-Bamako, ont procédé à la résiliation de la convention de concession, le 7 mars 2016, héritant de la situation suivante :
-des infrastructures ferroviaires impraticables par suite de retards cumulés de maintenance ;
-un parc de trois (3) locomotives en état de marche sur une vingtaine ;
-un passif très élevé.
Le Ministre Ibrahima Abdoul LY poursuit qu’aujourd’hui, il faut s’attendre à l’apurement du passif de l’ex RCFM qui n’est pas achevé malgré la liquidation de cette dernière en 2005 et la nomination de deux liquidateurs, de Transrail-SA non encore liquidée, de Dakar-Bamako-Ferroviaire aussi, qui est l’organe provisoire de gestion créé par les deux Etats, consécutivement à la résiliation de la convention de concession pour assurer le maintien de l’activité ferroviaire.
Pour le Ministre des Transports et de la Mobilité Urbaine, l’acquisition des trois (3) locomotives était prévue dans le cadre de la signature et l’approbation par le Gouvernement d’une convention de concession pour la conception, le financement, la construction, l’exploitation, la maintenance et le transfert, d’une plateforme logistique devant être réalisée à Nonsombougou.
Il poursuivra que le processus d’approbation de ladite Convention n’ayant pas abouti, à cause des observations formulées par la partie malienne, la Convention a été relue le 13 septembre 2019 à Bamako. En lieu et place des locomotives qui étaient prévues, DP-World payera un droit d’entrée de 3 900 000 dollars US.
Et enfin, en réponse à la 4ème question, il a déclaré que le Gouvernement a approuvé en Conseil des Ministres, du 02 octobre 2019, une communication écrite relative au Plan de relance du trafic ferroviaire national, dont le coût est estimé à neuf milliards huit cent soixante-quatorze millions quatre-vingt-six mille six cent soixante-quatorze (9 874 086 674) FCFA répartis entre les actions ci-après :
-les travaux de remise à niveau de la voie entre Bamako et Diboli (589 km) ;
-la réhabilitation de 19 gares ferroviaires ;
-la réhabilitation des dépôts et ateliers de maintenance, ainsi que l’acquisition d’outillage pour l’entretien et la maintenance du matériel roulant ;
-la location avec option d’achat de quatre (4) locomotives reconditionnées d’une puissance nominale requise de 2400 CV ;
-la réparation et la remise en état de 31 voitures, fourgons bagages et générateur ;
-la réhabilitation et l’acquisition des engins mécaniques et outillages d’entretien de la voie ;
-la réhabilitation du système de télécommunication.
L’adoption de ce Plan de relance est le pas décisif pour la relance du chemin de fer. Il est évident que le redémarrage du trafic ferroviaire après un arrêt prolongé est toujours une opération techniquement et financièrement complexe.
Cependant, les dispositions sont en cours pour réaliser cet objectif dans le délai fixé, sous réserve des aléas liés aux délais incompressibles pour la fourniture par les fabricants de certaines pièces de rechange indispensables pour la remise en état des voitures-passagers ainsi que l’équipement des ateliers et dépôts de maintenance.
Concernant, l’acquisition de locomotives de ligne, une manifestation d’intérêt a été déjà lancée et les réactions ont commencé à tomber.
La mise en œuvre du Plan de relance du trafic ferroviaire national qui sera assurée par la Société de Patrimoine Ferroviaire du Mali en abrégé SOPAFER-Mali SA dépend fortement de la mise à disposition des ressources nécessaires à cet effet.
Ces questions orales à l’Assemblée Nationale se sont déroulées dans une ambiance démocratique. L’exercice a permis d’édifier les honorables députés et le public présent dans la salle.
Ministère des transports et de la mobilité urbaine