Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation s’exprimait ainsi hier devant le Conseil national de Transition (CNT) où des questions orales lui étaient adressées par deux de ses membres, Oumar Z. Diarra et Adama Fomba. Tout comme lui, deux autres membres du gouvernement se sont prêtés au même exercice devant l’organe législatif de la Transition. Les premières questions adressées au ministre en charge de l’Administration territoriale par Oumar Z. Diarra portaient, entre autres, sur l’organisation des élections, la mise en place d’un organe unique pour leur gestion, le respect du chronogramme, la réorganisation territoriale, etc.
En réponse, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga a rappelé que le système électoral actuel dans notre pays repose sur trois acteurs à savoir la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui supervise les opérations électorales, la Délégation générale aux élections (DGE) qui est la tenancière du ficher électoral et enfin le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation chargé de la préparation technique et matérielle des élections.
Pour lui, ce trinôme a été mis en place suite à l’échec cuisant et retentissant d’un organe unique de gestion des élections. Il s’agit de la Ceni de 1997 dont les résultats ont été si éprouvants que le scrutin a été annulé. Et c’est à la demande de la classe politique que le système électoral actuel a été mis en place. Pour le ministre Maïga, le chef du gouvernement a clairement mentionné que le temps de la Transition ne permet pas la création d’un organe unique efficace chargé des élections. Et pour cela, la question de la mise en place de cet organe n’est pas prise en compte du tout par son département. Mieux, il dira que cela ne fait pas partie de ses missions.
Le ministre Maïga a cependant donné l’assurance que la bonne organisation et à date des élections est sa mission et son credo conformément à la vision du chef d’État qui considère celles-ci comme étant l’essence de la Transition. «Notre volonté est ferme et inébranlable de tenir les élections à date», a insisté le ministre Maïga. Avant d’évoquer le parachèvement de la réorganisation territoriale qui suscite beaucoup de polémiques ces derniers temps.
Le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga a précisé que cela fait partie des missions de la Transition, ajoutant que c’est un processus qui a débuté depuis 2012 avec la création de 11 nouvelles régions. Il déplore qu’au-delà de l’aspect électoral, le Mali est le seul pays au monde qui n’a pas de carte administrative à jour. Ce qui voudrait dire que les Maliens n’arrivent pas à déterminer les frontières intérieures de leur pays.
Le ministre Maïga a ensuite répondu aux questions orales d’Adama Fomba concernant les fonctionnaires des collectivités et les enseignants en particulier. Il a annoncé des mesures en cours pour améliorer la gestion des carrières des fonctionnaires des collectivités territoriales. Parmi celles-ci, l’informatisation du traitement de leurs dossiers, la maîtrise des effectifs, la relecture du décret déterminant les actes d’administration et de gestion du personnel des collectivités territoriales en vue de pouvoir pendre certains actes par voie de décisions pour raccourcir la procédure, etc.
De son côté, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a répondu aux questions orales de Younoussa Touré sur le dossier de recrutement de 1471 volontaires nomades et sédentaires des régions du Nord au compte des Forces armées maliennes en 2012. Le membre du CNT voulait savoir pourquoi parmi eux, 362 éléments «dits sédentaires» n’ont jamais été appelés sous le drapeau comme les autres.
En réponse, le colonel Sadio Camara a précisé que les éléments, dont il est question sont incorporés dans l’Armée de terre comme engagés volontaires en qualité de soldats 2è classe. Et ils sont au nombre de 1.461 au lieu de 1.471. Au regard des documents, dont il dispose, il dira qu’ils sont en service depuis leur date d’incorporation et continuent à servir le pays dans leurs unités respectives.
Cependant, il a promis de faire des investigations pour voir s’il y a des cas à régulariser afin de les mettre dans leurs droits. Auparavant, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed, avait répondu aux questions orales de Souleymane Dembélé sur le Fonds national d’appui à l’agriculture, le foncier agricole, l’achat institutionnel des produits locaux, etc.
Dieudonné DIAMA
Source : L’ESSOR