Viendra ou viendra pas ? Telle est la question qui taraude les esprits à propos de la société Alpha Télécom chargée d’exploiter la troisième licence de télécommunications, acquise par Apollinaire Compaoré au nom de son groupe, Planor. En effet, depuis plus de deux ans, les Maliens attendent en vain les premières tonalités de cette troisième licence, pendant que l’homme d’affaires burkinabé s’active ailleurs et sur autre chose.

L’homme d’affaires burkinabé est occupé ailleurs, notamment en s’activant autour de son projet de création de sa propre banque, Wari Bank International Burkina Faso (Wbi-Bf) au capital de 12 milliards de FCFA.

Selon le schéma mis en place pour la création de cette banque, son Groupe, Planor, devrait être l’actionnaire majoritaire avec 54,08% des parts. Le reste devrait être partagé entre des personnes physiques et des institutionnels, avec des parts respectives de 25,08% et 20,83%. Des démarches ont d’ores et déjà été entreprises en direction d’entreprises et organismes financiers pour les inciter à prendre des actions de 100 000 FCFA chacune, dans ce projet qui tarde à avoir l’agrément de la Bceao.

En effet, il nous revient qu’un intense lobbying est en train d’être déployé au niveau de la Bceao pour que le dossier soit débloqué car dans le montage du projet, le mois de septembre 2015 était programmé pour l’agrément afin de pouvoir démarrer les activités dès l’entame de 2016. Mais il se trouve que des réticences, il y en a beaucoup ! Du côté de la Bceao comme des Etats-membres de l’Uemoa où on ne voit pas d’un bon œil l’émergence de cette banque contrôlée par Apollinaire Compaoré, un homme d’affaires redoutable certes, mais trainant derrière lui le boulet de contentieux judiciaires et un niveau élevé endettement.

Parmi ces affaires, outre son contentieux avec la Banque Atlantique, il y a l’histoire de la troisième licence de télécommunications du Mali. Un long feuilleton qui tourne au vaudeville juridico-administratif et qui n’a d’ailleurs pas fini de livrer l’ultime épisode.

Pourtant, à Lomé, le 15 avril 2015, Messieurs  Christian Adovelande, Président de la Banque ouest africaine de développement (Boad), et Apollinaire Compaoré, Président du Conseil d’Administration d’Alpha Télécommunication Mali (ATEL Mali), ont signé un contrat de prêt d’un montant de 10 milliards de FCFA. Cet appui de la Boad doit servir spécifiquement au financement des équipements pour le déploiement du réseau et la mise en valeur de la troisième licence globale de télécommunication au Mali, dont ATEL Mali est attributaire.

A cette occasion, Christian Adovelande indiquait que cette opération est le prolongement naturel du rôle que la Boad a joué dans la mobilisation des ressources ayant servi à l’acquisition de la licence par la société. En effet, la Boad a joué un rôle déterminant dans la mobilisation des 33 milliards de FCFA qui constituaient la seconde tranche à verser pour solder les comptes en ce qui concerne cette opération d’acquisition de la troisième licence de télécommunications.

Depuis lors, rien ne bouge du côté du Mali et les gens se demandent, finalement, si l’acquéreur de cette troisième licence était vraiment intéressé par cette affaire. Pourtant, il s’est déjà lourdement endetté au nom de cette affaire.

Il faut reconnaître que le patron du Groupe Planor a bien de la suite dans les idées. Puisqu’avec l’ouverture de cette banque, il accroîtra sa marge de manœuvre financière afin de desserrer l’étau des engagements autour de lui. Mais dans les milieux financiers de l’Uemoa, on ne l’entend pas de cette oreille. On ne se précipite pas pour faire aboutir ce projet de banque, même si le promoteur n’en démord pas. Les prochains jours nous édifieront !

source : Koulouba.com