Vérité absolue. Elle peut faire mal quand on est au côté opposé. Ceux qui ont eu la chance de vivre les quatre régimes de 68 à nos jours en savent beaucoup. Entrée en la matière : Le régime dictatorial, qui à un moment donné faisait très peur, a finalement été renversé par le peuple. Qui pouvait le croire ! Moussa, sa femme et des compagnons politiques avaient résumé le Mali en leur clan. Toute personne qui s’y opposait, avait pour cadeau la torture et finalement la mort indigne. Un beau jour, ils sont partis. Au prix du sang des maliens qui se sont sacrifiés pour que le Mali soit l’héritage à nous tous.
La dictature cède la place à la démocratie. Ce régime démocratique qui a instauré la liberté d’expression n’a pas aussi manqué de décevoir. Les vrais acteurs de la chute du général Moussa Traoré, qui criaient sur tous les toits à l’injustice, eux aussi ont instauré une idéologie qui a effondré la dignité malienne : clanisme, corruption, impunité etc.
La famille du chef de l’Etat était loin de la gestion du pouvoir. Mais l’entourage politique et autres liens d’Alpha Oumar Konaré empoisonnaient son pouvoir. Cette gestion clanique n’aura pas aussi long feu car la fin de leur mentor précipite leur division pour des intérêts personnels sur le dos du peuple malien.
ATT, tel un messie en 91, venait de signer son grand retour en 2002 comme souhaité par l’écrasante majorité des maliens. ‘’ATT Anbê Sa I Nô Fê’’, c’était bien l’homme du passé, mais celui du présent, à l’époque, était une calamité. Son laxisme déstabilise tout. Sa famille, ses amis, ses alliés politiques, chacun s’aventure dans le vol du denier public sans la moindre hésitation de la justice. L’impunité battait son plein. La famille présidentielle était au cœur de tout. En un mot la vie de la nation, elle en décidait comme si le Mali était une propriété privée. Cette mauvaise habitude a poussé le peuple dans la rue et les militaires ont tiré la conclusion. Fini un autre règne qui a déstabilisé le Mali.
- Le peuple jette son dévolu sur un autre politique. Ibrahim Boubacar Keïta. L’homme considéré comme victime des manœuvres politiciennes a été plébiscité pour apporter le salut. Au départ, le verbe rendait les Maliens de plus en plus optimistes. Et sa capacité se limite là. Les menaces n’ont rien servi. Au contraire elles ont multiplié les scandales. Favoritisme, corruption à ciel ouvert, impunité etc. Lui-même, sa famille, ses amis, sa formation politique, ses alliés politiques ont transformé le Mali en une propriété privée. Chaque jour enregistre un lot d’actes indécents sans pareil dans l’histoire de ce peuple, du Soudan Français à la République Démocratique du Mali.
Sa famille est la plus décriée dans tout ça. A commencer par sa personne. Il aime le luxe, aime vivre en bourgeois dans un pays en bas de l’échelle parmi les pays les plus pauvres de la planète. Son fils, le fiston national, est au cœur de toutes les affaires. La vie de la nation il semble avoir le dernier mot. Le beau-père du fils, Issiaka Sidibé, Président de l’Assemblée Nationale, également, à cause de sa gestion est devenu le président le plus contesté dans l’histoire de l’hémicycle.
Malgré les dénonciations du peuple, ils avancent sans le moindre changement dans les méthodes. Comme pour dire, le Mali c’est leur clan et tant que ce clan vit bien sur le dos du peuple malien, la gestion est bonne.
Alors il est toujours bon qu’ils sachent : le Mali n’a jamais été, n’est jamais et ne sera jamais une propriété privée. Qu’ils fassent cette prise de conscience avant qu’il ne soit trop tard.
Boubacar Yalkoué