Pourquoi aucune réunion du Conseil de Sécurité de l’Onu n’a été programmée au sujet du Mali qui accuse la France « d’armer les djihadistes ?
Comme c’est étrange ! Alors que tous les nouveaux panafricainistes qui ont découvert en Assmi Goita, le double médaillé en coups d’Etat, le nouveau sauveur de toute l’Afrique, attendent avec frénésie le procès de la France devant l’Onu sur plainte de la Junte malienne, c’est le silence radio depuis plus d’un mois, du côté de New York.
Pourquoi depuis plus d’un mois (le 15 août) , aucune réunion du Conseil de Sécurité de l’Onu n’a été programmée au sujet de la saisine du Mali qui accuse la France « d’armer les djihadistes, de collecter des renseignements au profit des terroristes… »?
Eh bien, d’abord parce que le Mali, comme tous les pays africains, n’a aucun pouvoir à l’Onu et de surcroît, est dirigé par des putschistes qui n’ont aucune influence dans le monde.
Ensuite, n’étant pas membre permanent du Conseil de Sécurité, la plainte du Mali ne peut faire l’objet d’une réunion du conseil de sécurité que si et seulement si elle est parrainée par un pays membre du Conseil de Sécurité.
En l’Etat actuel des relations internationales, seuls la Russie et, dans une moindre mesure, la Chine, peuvent parrainer la plainte du Mali contre la France. Sauf que depuis le 15 août, ni la Russie qui serait l’alliée des putschistes de Bamako, ni la Chine, n’ont bougé, pour le moment, la moindre oreille pour le Mali, au Conseil de Sécurité.
La Russie a bien demandé, depuis le dépôt de la plainte du Mali, une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité, mais-tiens- pour parler seulement de la situation dans la centrale thermique de Zaporijia (Ukraine) et non pas de la plainte du Mali. On se demande bien pourquoi.
Comme on le voit, les grands au Conseil de Sécurité, se connaissent. Ils savent que chacun a ses « cadavres » dans son placard.
Et la Russie qui a beaucoup de choses à cacher en Ukraine (accusée qu’elle est de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre), réfléchira par deux fois, avant de parrainer la plainte des putschistes de Bamako contre un autre membre du Conseil de Sécurité.
Non seulement la France mettrait son veto contre tout vote, mais ce serait aussi l’occasion pour elle de porter les plaintes de l’Ukraine, contre la Russie, devant le Conseil de Sécurité. Tout ça ne fera pas joli, joli.
Nos panafricainistes nouveaux, devraient donc attendre que la Russie finisse de réfléchir sur les avantages et les inconvénients à parrainer la plainte de Bamako contre la France.
Manifestement, il y a plus d’inconvénients pour elle que d’avantages, à supporter cette plainte. D’où le silence.
Mais, on ne sait jamais… une majorité abosolue des pays membres de l’Assemblée générale de l’Onu pourraient aussi parrainer cette plainte… même s’il ne faut pas rêver !
Comme le dirait Chirac: la plainte du Mali « m’en touche une, sans bouger l’autre »!
ASSALE TIEMOKO
Genève, Suisse.