Décidément tout va très vite au Mali. En effet, peu de temps après la création du Centre d’Intelligence artificielle et de Robotique (CIAR-Mali) et la pose à Kati par le Président de la Transition de la première pierre de la structure, le Premier ministre Choguel Kokalla MAÏGA inaugurait lui, en grande pompe le lundi dernier à Bamako, devant un parterre de ministres et d’opérateurs TIC, de Télécoms et de Fintech, la première usine d’assemblage de PC, tablettes et smartphones de la sous-région.
Trois jours plus tard, le jeudi 20 juillet 2023, il recevait une équipe de l’entreprise de mécatronique, Diakité Robotics, conduite par son Directeur général, l’ingénieur Abdoulaye Diakité.
Entouré pour la circonstance du ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de celui de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration et de plusieurs de ses collaborateurs, le Premier ministre a suivi avec un intérêt évident la présentation par son promoteur, de Diakité Robotics, une entreprise née en 2014 de la passion d’un jeune ingénieur-chercheur pour les innovations technologiques, son désir de « booster l’écosystème numérique de notre pays », mais aussi celui de venir en aide à des personnes en
besoin d’appareillages de pointe.
Abdoulaye Diakité a ainsi exprimé tout l’enthousiasme qui l’anime en venant au devant des Autorités de la Transition, pour saluer leur engagement en faveur de l’innovation technologique et se positionner comme un partenaire crédible. Son entreprise qui emploie plusieurs jeunes ingénieurs, spécialisés pour la plupart en mécatronique, « une combinaison synergique et systématique de la mécanique, de
l’électronique, du contrôle, de l’automatisme industriel et de l’informatique », évolue grâce à sa transversalité, dans des domaines aussi divers que la santé, la sécurité, l’exploration sous-marine, l’industrie.
L’équipe d’ingénieurs qui n’était pas venue les mains vides, a présenté des pièces de machines industrielles qu’elle a construites avec des matériaux composites comme le kevlar, le nylon, le carbone, grâce au scanning et à l’impression 3D.
Cette prouesse permet aujourd’hui à Diakité Robotics de fournir une douzaine d’usines de la place en pièces détachées de qualité supérieure, produites sur place dans des délais très courts et à prix raisonnables. La même technologie a assuré le présentateur, permet de fabriquer en un temps record, des prothèses de membres amputés et même des mains bioniques capables de répondre aux sollicitations sur simples contractions. La démonstration en a été faite sur Moussa Diarra, un jeune homme de 25 ans, amputé des deux bras à la suite d’une agression de bandits armés. Quand on sait que les accidents de la route sont aujourd’hui légion, et que les nouvelles formes de la guerre que nous imposent nos ennemis, font souvent des ravages dans les rangs de nos soldats, la disponibilité de prothèses « intelligentes » s’avère nécessaire, a assuré Abdoulaye Diakité.
D’autres prouesses technologiques comme des gilets équipés de GPS, de caméra, de système de communication permettant à des agents en opération sur terrain difficile, de rester connectés à leur poste de commandement, ont été présentés. Ou encore un robot nettoyeur pilotable à distance, avec une autonomie de 3 h et une transmission vidéo en temps réel, conçu pour nettoyer en seulement une heure une surface de 720 m2 d’installations solaires.
Le clou de la démonstration a été la présentation d’un drone sous-marin, autrement dit, d’un sous-marin de poche également pilotable à distance, équipé de caméras ultra sensibles et de sonar lui permettant d’explorer des fonds à 50 metr de profondeur, même en eaux troubles. Entièrement conçu et réalisé au Mali, cet équipement,
unique en Afrique, pourrait être d’un grand secours pour la Brigade fluviale, la protection civile en général et même l’armée.
M. Diakité a enfin signifié sa disponibilité ainsi que celle de la jeune équipe qui l’entoure, à accompagner les autorités de la Transition dans la réalisation de leur vision de faire du Mali, un pays émergent dans l’innovation technologique. Pour l’instant, son entreprise fonctionne sur fonds propres et il souhaiterait obtenir un coup
de pouce de l’Etat.
Le Premier ministre, en ingénieur des télécommunications averti, a chaleureusement
félicité la jeune entreprise pour ses prouesses technologiques et promis de répondre
à ses attentes qu’il a demandé d’exprimer dans un mémorandum. En Chef du Gouvernement et de l’Administration, il s’était fait accompagner rappelons-le, de deux ministres clés, celui chargé de l’Enseignement supérieur et celui de la Communication, de l’Economie numérique et de la modernisation de l’Administration.
Le premier a suggéré un partenariat avec le Pôle technologique du Mali qui vient d’être créé au sein de l’université ainsi qu’avec les entreprises privées, et le second, une collaboration avec le Complexe numérique de Bamako dont il assure la tutelle.
CCRP/PRIMATURE