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Le général Mokoko quitte Denis Sassou-Nguesso, avant de l’affronter à la présidentielle

Le chef d’Etat congolais, Denis Sassou-Nguesso, vient de perdre un précieux allié. Certes, les deux hommes ne s’entendaient plus depuis un moment, mais c’est désormais officiel : le général Jean-Marie Michel Mokoko a rompu le 3 février avec lepouvoir. Il entend même briguer la magistrature suprême lors de l’élection présidentielle, initialement prévue en juillet, mais avancée au 20 mars.

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Représentant spécial de la présidente de l’Union africaine (UA), chef de mission pour la Centrafrique et l’Afrique centrale, ce militaire respecté a annoncé, dans une lettre adressée à Denis Sassou-Nguesso, sa démission du cabinet présidentiel, où il était, depuis 2005, conseiller chargé des questions de paix et de sécurité.

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Dans ce texte, consulté par Le Monde Afrique, le général Mokoko revient sur le traitement qui lui avait été réservé à la suite d’un entretien accordé à la presse en ligne locale en juillet 2015. En tant que représentant de l’UA, il avait alors exprimé sa désapprobation du changement de Constitution voulu par Denis Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis plus de trente ans, ouvrant la voie à un nouveau mandat. Cette modification de la loi fondamentale fut votée à 92,96 % par référendum en octobre 2015, lors d’un scrutin entaché de « tricherie », contesté par l’opposition mais aussi par la France et les Etats-Unis.

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« Vraisemblablement, cette prise de position de principe n’a pas été appréciée à sa juste valeur prospective », écrit-il au chef de l’Etat. Et d’ajouter : « Ce qui se passe depuis lors dans notre pays n’a fait queconforter ma prise de position. » Le général Mokoko avait été convoqué à Brazzaville par le ministre chargé de la défense, Charles Richard Mondjo, qui avait tenté, en vain, de lui faire changer d’avis. Ce qu’il qualifie d’« humiliation » dans cette missive. Selon nos informations, le général Mokoko avait aussi reçu des menaces d’émissaires du régime et s’était vu retirer sa protection à Bangui, assurée par des éléments des forces spéciales congolaises.

Candidat sans parti

Cet ancien chef d’Etat major (de 1987 à 1993) jouit toujours d’une certaine popularité au Congo. En octobre, lors de manifestations d’opposants au changement de Constitution, à Pointe-Noire, la capitale économique du pays, des banderoles l’appelaient à revenir dans le champ politique pour mettre un terme aux dérives dictatoriales de Denis Sassou-Nguesso. Alors que pouvoir et opposition ont échoué àengager un dialogue, lui a un temps songé à se proposer pour assurer une transition politique et apaiser les tensions.

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Nul n’a oublié au Congo son rôle joué lors de la conférence nationale de 1991, qui a ouvert la voie au multipartisme. Le militaire avait alors persuadé Denis Sassou-Nguesso de se retirer du pouvoir. De retour de son exil en France, l’ancien premier ministre Pascal Lissouba fonde alors son parti politique, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), et remporte l’élection présidentielle d’août 1992 face à Bernard Kolélas.

De retour au pouvoir, conquis par la force cinq ans plus tard, Denis Sassou-Nguesso se méfiera de ce militaire respecté. Il le nomme conseiller, tout en prenant le soin de l’éloigner de Brazzaville et de le tenir à l’écart des coulisses d’un pouvoir de plus en plus clanique. En novembre 2013, le président a désigné ce saint-cyrien à la tête de la force africaine en Centrafrique, la Misca, remplacée neuf mois plus tard par les casques bleus de l’ONU. Pour le compte de l’UA, il a eu à réaliser de nombreuses missions de résolution de conflit au Mali, en Côte d’Ivoire puis en Afrique centrale.

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Astreint au devoir de réserve, le général Mokoko est resté en retrait de la vie politique congolaise. Il a néanmoins entretenu ses réseaux dans certains cercles de l’armée, mais aussi au sein de la fragile société civile. Reste à voir si ce candidat ambitieux mais sans parti politique pourra mobiliser ses soutiens et se faire une place au sein d’une opposition divisée, sans candidature unique et en mal de leader.

 

Source: lemonde

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