Le nouveau chef d’État-major des Armées a le profil idéal pour rétablir la confiance après la crise entre l’institution militaire et le président de la République qui a conduit à la démission de son prédécesseur. Le général François Lecointre bénéficie d’une grande légitimité au sein des troupes grâce à ses brillants états de service sur les théâtres d’opération.
Il peut aussi s’appuyer sur sa longue expérience des rouages du pouvoir. Ce fils d’un sous-marinier, ancien commandant du « Redoutable », était depuis septembre 2016 chef du cabinet militaire du Premier ministre.
Ce Saint-Cyrien de 55 ans a fait toute sa carrière d’officier au sein des troupes d’infanterie de marine. Il a servi en Irak lors de la première guerre du Golfe et a effectué plusieurs missions en Afrique. Il a notamment participé à l’opération Turquoise, l’intervention militaire française au Rwanda en 1993.
Ses faits d’armes à Sarajevo
Jeune capitaine de 33 ans, François Lecointre s’est illustré en 1995 lors du siège de Sarajevo en reprenant aux troupes de la République serbe de Bosnie le pont de Vrbanja et en libérant 12 casques bleus français retenus en otages. « Le général François Lecointre est un grand soldat, c’est aussi un grand intellectuel – parce que ça peut être compatible », explique le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de guerre.
En 2012, François Lecointre avait évoqué dans la revue Inflexions « les contraintes budgétaires croissantes pesant sur les militaires » et souhaité que la nation manifeste à chaque soldat « la reconnaissance que son engagement extraordinaire doit lui valoir ». Des propos plus que jamais d’actualité au moment où il hérite du lourd fardeau des 850M€ d’économies imposées aux Armées.
Par Luc CHAILLOT | Publié le 20/07/2017 à 06:05
Source: ledauphine