Bamako, 25 septembre (AMAP) Le Fonds de garantie pour le secteur privé FGSP-SA a mobilisé 45 milliards de Fcfa, à la date du 15 juin, auprès du secteur bancaire en faveur des Petites et moyennes entreprises (PME) pour environ 1500 bénéficiaires, a révélé son directeur général, Moustapha Adrien Sarr.
« En tant que Fonds, nous devons réussir notre mission. Naturellement, le secteur privilégié est le secteur agro-pastoral, singulièrement l’industrie agroalimentaire, parce que les institutions financières, pour diverses raisons, hésitent à prendre des risques en faveur de ce maillon’, a dit M. Sarr, dans un entretien avec l’AMAP.
« Et puis, il n’y a qu’une seule banque spécialiste du financement agricole au Mali, la Banque nationale de développement agricole (BNDA) », a-t-il expliqué. Pour lui, le Fonds doit créer une synergie entre les autres institutions financières. « Nous avons, aussi, financé des cliniques, des cabinets dentaires, des jeunes entreprises en création dans le secteur des BTP », a-t-il ajouté.
Pour avoir accès au Fonds, il faut être une entreprise structurée (unipersonnelle ou une société), a dit le directeur général du FGSP-SA qui a précisé qu’il y a une exception pour les entreprises agricoles ayant du mal à se structurer.En outre, Moustapha Adrien Sarr a rappelé que, récemment, sa structure a eu l’agrément des autorités monétaires pour pouvoir faire des crédits directs, « mais, il ne s’agit pas de faire concurrence aux banques », a-t-il souligné.
Puisque ce sont les PME qui portent l’économie, son ambition, c’est de faire en sorte qu’elles puissent créer suffisamment d’emplois. Cela demande du temps, mais, même la Banque centrale est en train de s’impliquer dans la facilitation des crédits aux PME. La seconde ambition, c’est de porter le taux qui peine à atteindre 5% à 10%, dans un horizon de 5 à 10 ans.
La société SCS international de cartonnerie est une entreprise malienne créée en 1997 par Moussa Silvain Diakité. SCS International était, à l’origine, une société d’exportation de fruits et légumes, mais, est allée plus loin dans la chaîne de valeur, au cours des dernières années. Il a investi dans un verger industriel et la construction de la première usine de fabrication d’emballages en carton au Mali. L’entreprise a sollicité le Fonds de garantie pour le financement de son investissement.
« Nous avons sollicité 7 milliards de Fcfa, Cela s’est très bien passé. Si le dossier est approuvé au niveau de la banque, en général le Fonds suit. Mais, les discussions se passent entre le Fonds et la banque directement. Nous avons demandé d’abord 600 millions à la BNDA. Nous mêmes avons garanti les 300 millions et les 300 autres millions ont été garantis par le Fonds », a précisé le promoteur.
La deuxième sollicitation a été un financement direct et le dossier est en cours de traitement. Pour M. Diakité, on doit encore étoffer ce Fonds de garantie du secteur privé avec plus de moyens financiers pour garantir les entreprises. « Cela, parce que les banques soutiennent que ce sont des garanties qui sont imposées par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) que les entreprises ne peuvent pas soutenir », a-t-il expliqué. Il faut donc, à son avis, aider les entreprises à lever les fonds à la banque. « Le Fonds de garantie, pour moi, est capital. Il ne faut pas qu’il s’arrête par insuffisance de moyens financiers», a-t-il estimé avant d’exhorter le gouvernement à alléger son fonctionnement et à augmenter son budget, afin qu’il puisse toucher le maximum d’entreprises.
le gouvernement a mis en place, en collaboration avec ses partenaires privés et publics, un dispositif susceptible d’améliorer l’offre de garantie financière des entreprises, à savoir le FGSP-Sa.
C’est un établissement financier, agréé le 14 avril 2014, doté d’un capital social de 5,9 milliards de Fcfa. En 2018, le FGSP-SA a étendu ses activités aux opérations de prêt-crédit et de crédit-bail.
Il a pour objectif de garantir partiellement les banques et établissements financiers pour des crédits accordés à des PME-PMI et à des institutions financières décentralisées du secteur privé concernant la création, la modernisation et l’extension de leurs activités. Il garantit aussi des crédits à court terme (crédits de campagne, besoins en fonds de roulement etc).
Sa mission est d’apporter des solutions aux banques en termes de couverture partielle des risques liés à l’octroi de crédits et à prendre dans un futur proche des participations dans le capital des PME-PMI en création ou déjà existantes (capital risque) ainsi que le suivi évaluation et appui aux entreprises.
Les Petites et moyennes entreprises (PME) et les Petites et moyennes industries (PMI), qui jouent un rôle très important dans la réduction de la pauvreté à travers la création d’emplois, dominent le secteur privé malien. Cependant, la majorité d’entre elles évoluent dans l’informel.
Ces PME-PMI sont, également, sources d’innovations et d’investissements. Elles ont besoin d’un accès accru au crédit bancaire, mais la plupart ne disposent pas de garantie exigée et ne présentent pas souvent des dossiers bancables fiables.
AG/MD (AMAP)