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Le FIS renait de ses cendres au nord Mali

Notre pays doit se démarquer de la médiation algérienne pour la simple raison que nous avons les mêmes problèmes : le développement d’un islamisme radical et intolérant, nourri de fondamentalisme et de populisme, fait peser une menace sur la stabilité des régimes africains modérés. Enfin la corruption généralisée et le chômage des jeunes diplômés.

sahara desert sables dune chameaux caravanier nord mali kidalLorsque le Front islamiste du salut (FIS) a été dissout en 1992, date qui coïncida avec l’avènement de la démocratie au Mali, les «barbus» algériens ont investi le nord du Mali. Du GIA au GSPC à AQMI, l’Algérie a toujours maté ses «barbus». Du MUJAO à An sardine en passant par le MNLA, le Mali négocie toujours avec des indépendantistes rebelles Touaregs sous la houlette de l’Algérie.

L’Algérie dissous le FIS, le 04 mars 1992. Le Front islamiste du salut devenait un mythe. Mais ses chances d’accéder un jour au pouvoir étaient minces. Saluée comme une victoire dans les fiefs islamistes, la création du FIS fut en réalité, le résultat d’un difficile compromis entre les différentes tendances que le Front s’efforce, non sans mal, de fédérer. Qu’est-ce qui oppose ces groupes plus ou moins rivaux ? Parfois de subtiles nuances doctrinales. Le plus souvent des ambitions personnelles.

Pour s’y retrouver dans cette nébuleuse, un bref rappel historique est nécessaire. L’islamisme algérien n’est pas le fruit d’une génération spontanée.

Né à la fin des années quarante, le mouvement des Oulémas fut absorbé, dès novembre 1954, par le nationalisme révolutionnaire, dont le fer de lance était le Front de libération nationale (FLN). Après l’indépendance, toutes les velléités islamistes furent  réprimées par le régime nassériste et marxisant d’Ahmed Ben Bella.

Le moindre prêche dénonçant le non-respect de la charia valait à son auteur un exil dans le Sud Saharien. Le coup d’Etat de Houari Boumediene, le 19 juin 1965, n’arrangera évidemment pas les choses : hors du FLN, toute activité politique était désormais interdite. Certains islamistes, tel Abassi Madani, tentèrent alors de noyauter le FLN.

D’autres à l’instar de Mahfoud Nahnah, eurent très tôt recours à la violence, au travers notamment d’actes de sabotage, ce qui vaudra au futur leader du Hamas de longs séjours en prison. Deux grandes figures vont toutefois finir par s’imposer, en proposant une troisième voie : Cheikh Sahnoun et Cheikh Soltani.

En 1972, Sahnoun et Soltani créent la Daawa (le Prosélytisme), section algérienne de l’organisation internationale d’origine pakistanaise, Daawa oua Tabligh. L’organisation entreprend un véritable travail de fourmi.

Patiemment, elle tisse ses réseaux. Les deux leaders ne s’inquiètent pas outre mesure de l’apparition de tendances au sein de la Daawa. Abassi Madani, qui a rejoint le mouvement après son exclusion du FLN, crée la Salafiya, une tendance rigoriste s’inspirant du wahhabisme saoudien. Nahnah, en revanche, représente quasi officiellement l’organisation des Frères musulmans, créée en 1929 à Islamaliya en Egypte, par Hassan Al Banna.

La Djaz’ara (algérianiste apparait en 1974, au lendemain des premiers affrontements entre des étudiants de gauche et des islamistes à l’université d’Alger. Elle ambitionne de rassembler l’élite islamiste et prônait un islam à l’algérienne, récusant toute influence étrangère. Son principal animateur se nomme Mohamed Saïd. Les différentes factions se vouent une méfiance qui confine à la haine. Résultat : la Daawa apparait de plus en plus divisée.

Les tendances radicales tentent d’accélérer le mouvement, tandis que les djaz’aristes, forts de leurs implantations à l’université, prenaient  un certain ascendant sur la Salafiya et les Frères musulmans. Le groupe Hijra oua Takfir, quant à lui, dans les quartiers populaires, et crée des milices de moralisation qui sévissaient aux abords des lycées et jusque dans les mosquées, ou les vieux imams, accusés de mollesse, sont chahutés sans ménagement.

La première grande manifestation unitaire a lieu en 1984 à Alger, lors des obsèques du Cheikh Soltani. Mais l’évènement qui va véritablement bouleverser la donne islamiste intervient en 1985 avec la création, dans la région de Larba, du maquis de Mustapha Bouiyali et de son Mouvement islamique armé. La neutralisation, après deux ans de traque, du MIA par les forces de sécurité aura pour principale conséquence de reléguer au second plan les divergences entre factions, désormais rassemblées au sein de deux grands courants de pensée.

 

Le premier envisage une réislamisation de la société par le bas, une stratégie proche de celle de la Daawa. Le second veut instaurer un Etat islamique en recourant à la lutte armée.

Source: L’Inter de Bamako

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