Selon Henri Kissinger, l’art de la bonne gouvernance consiste à avoir des objectifs qui se trouvent juste à la limite de ce qu’une société peut accepter. S’ils sont au-delà, c’est l’échec. S’ils sont en deçà, vous n’exploitez pas toutes vos chances. Il faut trouver un équilibre. S’il faut s’en tenir à cette affirmation, il est clair que la gouvernance du duo Keita est un échec total. Les attentes du peuple sont loin d’être comblées, pis la déception se lit sur tous les visages.

“Pour connaître un mortel, donne-lui du pouvoir.” Disait Pittacos. Dans un état de droit, un Président de la république est élu pour faire respecter la constitution et, plus largement, pour faire respecter la loi ! Il n’a pas le droit d’agir au-dessus des lois, il est censé nous servir d’exemple !

IBK agit-il ainsi ? S’il faut s’en tenir aux faits, la réponse est loin d’être affirmative. Guidé par un deux poids, deux mesures à peine voilé, l’actuel locataire de Koulouba choie ses ennemis et tue ses amis. Les événements pacifiques de Gao, de Bamako 1 et 2 prouvent encore si besoin en était que l’armée s’est trompée de cible.

Pendant que les bourreaux sont nommés et accueillis à bras ouvert à Koulouba, les partisans de la république comme Gamou et autres populations de Gao et Bamako sont massacrés. Maudire une République qui vous ôte votre dignité et qui vous humilie, n’est pas de l’ingratitude, mais de la légitime défense. Malheureusement, le peuple malien est contraint à la légitime défense.

Comment le Mali a-t-il basculé jusqu’à ce niveau ? Croyant qu’un bon Premier Ministre peut être un bon président, les électeurs maliens se sont lourdement plantés. Pire que Moussa, Alpha et ATT, IBK nage dans l’incertitude. Malgré sa détermination le Premier Ministre n’a ni l’attelage, encore moins la main libre pour faire mieux. La souffrance des maliens n’a plus d’écho auprès des autorités.

Lamine Diallo

Source: Nouvelle Tribune