Les assises du 5e congrès ordinaire du parti SADI ont eu lieu du 23 au 25 mars 2019, dans la capitale de l’or blanc, Koutiala. La restitution des principales conclusions de cette instance statutaire était, ce 2 avril 2019, au cœur des échanges entre les membres du Comité exécutif national de la SADI et les hommes de médias au siège du parti à Djélibougou.
Cette conférence de presse était animée par l’honorable Oumar MARIKO, président du parti, entouré de plusieurs membres du bureau politique national.
D’entrée de jeu, le Dr MARIKO a souligné que c’était un congrès extraordinaire et très riche en débats. Selon le conférencier, le congrès a mobilisé 1243 délégués en plus de milliers de militants et sympathisants du parti. Aussi, il a enregistré présence des partis politiques amis comme le PIDS, le PARENA, et de l’ADP-Maliba de même que d’autres formations politiques qui se sont fait représenter par leurs responsables locaux, a indiqué Oumar MARIKO. Les travaux ont porté sur les propositions d’amendements des statuts et règlement intérieur du parti ; l’insécurité dans les régions de Mopti, Ségou ; la suspension de la participation des députés SADI aux travaux de l’Assemblée nationale a expliqué le conférencier. Le congrès a aussi adopté, selon le président du parti, d’importantes résolutions sur les milices, la paix et la sécurité.
Dans son exposé, il ressort que le 5e congrès a demandé aux députés de retourner à l’Assemblée nationale, mais avec une mission précise. Car, a-t-il fait savoir, pour son parti, cette Assemblée est illégale et illégitime. De ce fait, elle ne doit pas voter des lois au nom du peuple malien. Pour ce faire, le parti SADI a demandé à ses députés de n’appartenir à aucun groupe parlementaire, de s’abstenir lorsqu’il s’agit de voter des lois au cours de cette prorogation. Il s’agit aussi pour eux de ne siéger au sein d’aucune instance de l’hémicycle et d’interpeler intensément les ministres sur les questions intéressant la vie de la nation. Il s’agit pour eux de jouer un rôle de veille patriotique. Pour le parti SADI, le mandat des députés est terminé, depuis le 31 décembre 2018 et que le peuple n’a donné aucun pouvoir à la Cour constitutionnelle pour accorder des prorogations à cette institution.
« Si cette Cour accorde la prorogation de ce son plein gré, elle devrait aussi limiter la mission à l’évacuation des affaires courantes, mais jamais le vote de lois », a-t-il fustigé.
Parmi les modifications majeures au de la SADI, à l’issue de ce congrès, le bureau est passé de 19 à 24 membres.
S’agissant de la vie du parti, il a affirmé : « nous sommes en train de doter le peuple malien d’un instrument efficace de conquête et d’exercice du pouvoir ». Il s’agit, de son avis, d’un instrument qui peut garantir l’exercice de la démocratie au Mali et qui est au service des travailleurs de ce pays, l’édification d’une nation juste et équitable.
Faisant l’état des lieux de la nation, le Dr MARIKO dira que le pays traverse une situation extrêmement grave dans un contexte complexe et difficile.
« Nous sommes au sortir d’une élection présidentielle honteusement frauduleuse. Nous nous sommes retrouvés dans un pays où il y a des armées d’occupation illustrées par Barkhane et la MINUSMA », a martelé le Dr MARIKO. De même, a-t-il dénoncé, ‘’nous sommes dans un pays où les populations ont érigé des brigades d’auto-défense, où il y a des rébellions avec des revendications sociopolitiques qui s’ajoutent à l’existence des groupes islamistes et terroristes’’.
« Tout le monde sait qu’aujourd’hui, manger à sa faim, le logement, se soigne, constituent des problèmes majeurs pour le citoyen en république que Mali », a dit Oumar MARIKO. Sans oublier la situation de l’école en panne, depuis des années.
Fidèle à ses habitudes de ne pas faire de cadeau au régime, le Dr MARIKO a regretté que face à cette situation d’insécurité et de crise multiforme, le pays soit dirigé par des affairistes incapables de développer l’économie réelle de notre pays.
« Le monde des affaires a pignon sur le Mali. Ce monde des affairistes a tué la production en chassant les paysans de leur terre ; en liquidant les pâturages, les points d’eau en créant des conflits dans les zones rurales », s’est-il insurgé. Comme conséquences de cette gestion chaotique, l’honorable MARIKO constate avec regret que notre souveraineté est liquidée par la présence de forces étrangères dans notre pays. L’essentiel pour cette bourgeoisie affairistes au pouvoir, a-t-il fait savoir, c’est de pouvoir s’enrichir davantage chaque jour.
« Elle est si aveugle qu’elle ne voit pas que la nation est en train de s’écrouler », se désole-t-il.
Face à cette la décadence généralisée du pays, le parti SADI, selon son président, s’érigera en rempart pour mettre un frein à la disparition progressive d’une vieille nation à l’image du Mali.
S’agissant du front social, le Dr MARIKO a apporté son soutien toutes les luttes actuellement engagées par les travailleurs au Mali. Il s’agit de tous les syndicats actuellement en lutte pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de leurs militants, notamment les enseignants. À ce niveau, le Dr MARIKO a déploré l’inertie des parents d’élèves face à cette situation qui menace dangereusement l’année scolaire.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-matin