Le chanteur et député ougandais Robert Kyagulanyi, plus connu sous le nom de Bobi Wine, a été une nouvelle fois arrêté jeudi soir après avoir cherché à se rendre à l’étranger pour soigner des blessures subies en détention.
M. Kyagulanyi a été inculpé de trahison, au même titre que 32 coaccusés, à la suite d’un incident à Arua (nord) le 14 août au cours duquel des pierres avaient été jetées sur la voiture du président ougandais Yoweri Museveni, venu soutenir le candidat de son camp à une élection partielle.
Libéré sous caution lundi, M. Kyagulanyi a été interpellé jeudi soir à l’aéroport international d’Entebbe, et placé en détention dans un hôpital du gouvernement à Kampala, l’hôpital Kirrudu.
« La police ougandaise a violemment empêché Bobi Wine de voyager en dehors du pays, et ce même si la justice avait refusé de l’en empêcher lorsqu’elle l’a libéré sous caution », a déclaré à l’AFP son avocat Nicholas Opiyo. « C’est pour le moins absurde ».
Lundi, un tribunal de Gulu (nord) avait en effet refusé de confisquer le passeport de M. Kyagulanyi, malgré une demande en ce sens de l’accusation.
Lors de ses comparutions ces dernières semaines, Robert Kyagulanyi a semblé affaibli, utilisant parfois des béquilles pour se déplacer. Sa famille et ses avocats affirment qu’il a été battu et torturé en détention, des accusations rejetées par les autorités.
Me Opiyo accuse les autorités de vouloir créer leurs « propres fichiers médicaux » pour cacher des preuves de torture de Robert Kyagulanyi.
Un autre avocat de ce dernier, Robert Amsterdam, assure que « Bobi Wine avait parfaitement le droit de voyager pour un traitement médical ». « Il n’a rien fait de mal, il n’a pas enfreint de loi. La police l’a battu, l’a détenu et inventera plus tard une fausse excuse ».
Quelques heures avant la nouvelle arrestation de M. Kyagulanyi, le député Francis Zaake, accusé de trahison dans la même affaire et qui affirme avoir été battu en détention, a également été arrêté à l’aéroport d’Entebbe alors qu’il tentait de quitter le pays.
M. Kyagulanyi, 36 ans, s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Yoweri Museveni depuis son élection à l’Assemblée nationale en 2017.
Journal du mali