Le Collectif des ressortissants du Nord (Coren) était le samedi face à la presse à la Maison de la presse. Il s’agissait de rendre publique une déclaration et faire des propositions dans le cadre de l’obtention d’une issue favorable à la crise malienne. La conférence d’information avait pour thème : « la vision du Coren sur le processus de pais et de réconciliation ».
Présidée par Ousmane Issoufi Maiga, ancien Premier ministre et président d’honneur du Coren, cette rencontre a enregistré la présence des membres de plusieurs associations et des ressortissants des régions du nord.
« Le Coren suit avec attention soutenue et particulière la situation sécuritaire du pays, mais reste préoccupé par les développements récents de cette situation, surtout dans sa partie septentrionale », a déclaré son président Malick Alfousseini Maïga.
Pour le Coren, autant un distinguo entre le MNLA, Ançar Eddine ; HCUA, Boko Haram, Mujao, Aqmi et autres est une absence de vision voire un crime ; autant il est injuste d’affubler les patriotes en armes résistant à Tabankort du terme de « milice ».
‘’Ces mouvement d’auto-défense ont le soutien inconditionnel du Coren et méritent la reconnaissance éternelle de toute la nation malienne’’, peut-on lire dans la déclaration.
Plus loin dans la même déclaration, ‘’le Coren réitère sa gratitude aux secours de la France dans ce qu’il a de pur et de sincère en s’inclinant pieusement devant les mémoires de soldats français, tchadiens, nigériens, sénégalais, burkinabè, guinéens et maliens. Cependant, le Coren déplore les mutations de ces élans de secoureurs, au départ purs, en attitudes inintelligibles, illisible voire quasi-partisane au profit des terroristes et ennemis du Mali. Le Coren continuera à jouer sa partition jusqu’au retour définitif de la stabilité sur l’ensemble du territoire national du Mali. Le Coren en appelle à une prise de conscience nationale sur les risques presque évidents d’une partition pernicieuse de notre pays aujourd’hui plus qu’en 2012. En outre le Coren réitère sa solidarité aux victimes de la répression aveugle, barbare et injuste du 27 janvier 2015 de la Minusma contre les paisibles et innocentes populations de Gao. Le Coren en appelle vivement à la mise en place immédiate d’une commission d’enquête incluant les communautés victimes de la répression du 27 janvier 2015, sur les évènements survenus à Gao. Le Coren donne l’alerte sur les risques certains d’une transformation de l’insécurité en vendetta pouvant déboucher sur une généralisation du conflit’’
Dans la même déclaration, les ressortissants du Nord en appellent à la Cour pénale internationale et aux juridictions pénales maliennes pour une suite diligente des affaires dont elles sont saisies.
Par ailleurs, le Coren recommande au gouvernement la mise en œuvre d’une véritable stratégie de gestion du problème du Nord du Mali avec l’implication des forces politiques et de la société civile malienne ainsi que des actions adéquates d’informations et de sensibilisation des citoyens maliens.
Pour ce faire, il invite le gouvernement à déployer sans délai tous les agents de l’Etat dans leurs postes respectifs dans les régions du Nord, de même que les forces armées de sécurité du Mali.
Propositions de sortie de crise
Dans un autre document intitulé « contribution du Coren au processus de paix et de réconciliation au Mali », le Coren appelle à la suppression et le bannissement de l’expression ‘’Azawad’’ de tout document d’accord ; la mise en œuvre effective des recommandations du forum national sur la gestion de la crise au Nord du Mali organisé par le Coren au CICB les 27 et 28 avril 2013 qui se décline en 13 points ; la prise en compte des groupes d’auto-défense dans le processus de négociation en les mentionnant comme acteurs incontournables du retour de la paix ; l’implication de la société civile notamment le Coren dans le processus en cours.
Le Coren exhorte à la réinsertion au sein des FAMA des personnes armées regroupées en mouvement armé autres que celles qui ont déserté des rangs des FAMA ou contre lesquelles il est reproché la perpétration de crimes de viol, d’assassinat, crime de guerre, et crimes contre l’humanité etc.