Nations unies (Etats-Unis), – Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi à l’unanimité une résolution saluant le déploiement d’une force africaine pour combattre les jihadistes dans la région du Sahel.
Le projet de résolution élaboré par la France a été accepté par la totalité des quinze membres du Conseil, après que Paris et Washington soient parvenus àtrouver un accord sur son contenu. Le texte salue le déploiement du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Burkina Faso), mais sans toutefois délivrer un mandat de l’ONU à cette force.
Ces pays africains ont accepté en mars de constituer une force de 5.000 hommes chargée d’une mission spéciale de contre-terrorisme dans la région. Le président français Emmanuel Macron doit assister au prochain sommet du G5 Sahel le 2 juillet à Bamako. L’ambassadeur de France auprès des Nations Unies François Delattre a insisté sur le caractère unanime du vote au Conseil, estimant que cela démontrait « un soutien politique maximum » à la force du G5 Sahel.
Un premier projet de résolution, présenté il y a deux semaines par Paris, proposait que le Conseil de sécurité autorise une telle force, sous mandat de l’ONU, à « utiliser tous les moyens nécessaires » afin de « combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes ». Les Etats-Unis s’y étaient opposés, estimant que le projet de résolution manquait de précision et qu’une simple déclaration du Conseil suffirait. Selon Paris, une résolution était nécessaire, conformément à une demande de l’Union africaine.
La résolution adoptée mercredi « salue le déploiement » du G5 « en vue de ramener la paix et la sécurité dans la région du Sahel ». Mais elle n’invoque pas le Chapitre 7 de la charte des Nations unies, qui autorise l’utilisation de la force. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du pays, et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
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