Malgré la multiplicité de programmes et fonds d’investissements destinés à l’employabilité des jeunes ( Banque Mondiale, BID, BAD, BIT, ANPE, APEJ, FIER, PROCEJ) le problème de l’emploi des jeunes se pose avec acuité au Mali depuis plusieurs années. Les gouvernements successifs issus de la démocratie ont misé sur la problématique et tenté de trouver des solutions au problème mais celles mises en route n’ont pas encore comblé les attentes.
Dans les capitales régionales et plus précisément à Bamako le problème est sans conteste criard. Cela s’explique à n’en pas douter par le fort peuplement de la capitale ou se retrouvent la grande majorité des chercheurs d’emplois. Ce problème est aggravé aussi par le dépeuplement des campagnes au profit des grands centres. Le chômage de la couche jeune dépasse l’entendement !
De 2002 à 2011 que de sous injectés pour tenter d’apporter des solutions ! Des agences sont installées pour soutenir les initiatives à l’endroit de possesseurs de diplômes. Malgré tout, le problème persiste car les jeunes à la recherche de l’emploi vont en crescendo. Ils viennent grossir chaque année le nombre de jeunes sur le marché de l’emploi, faisant du coup gonfler le nombre de jeunes non occupés. Ils sont nombreux, les jeunes Maliens travaillant dans des secteurs, qui ne cadrent pas avec leur profil de formation. Ils sont sous-traités et maltraités par les gestionnaires des ressources humaines mercantilistes, travaillent comme courtiers, gestionnaires de kiosques d’ Orange Money ou de Mobi Cash, serveurs dans les hôtels, chauffeurs, gardiens et avec quelle rémunération ?
Dans tous les cas, les jalons sont posé depuis l’avènement de la démocratie avec l’APEJ chargée de la mise en œuvre de la question emploi jeunes et le programme emploi jeunes PEJ .S’agissant de l’APEJ, beaucoup de choses sont à revoir, pour que ce dispositif réponde mieux aux besoins des jeunes. La gestion de ces jeunes à la recherche de l’emploi n’est pas sans poser des problèmes. Ils sont envoyés dans les services, sans tenir compte de leur formation et pour un temps limité. N’ayant pas la qualification pour le travail à eux confié, ils ne savent à quel saint se vouer. Ils passent une année entière sans aucune maitrise, se promenant d’un bureau à un autre, lavant matériel à thé ou à café. C’est la preuve qu’au Mali le chômage touche vraiment la couche juvénile et particulièrement les diplômés.
Les jeunes ruraux, qui boudent de plus en plus les campagnes viennent en ville grossir le rang des chercheurs d’emploi, parce que n’ayant pas accès au financement du projet FIER. Les jeunes filles, qui viennent chercher leurs trousseaux de mariage en ville, ont pris goût, elles aussi et ne veulent plus rentrer après les premières pluies. Parce qu’elles savent la misère qui les attend, Faute de travail, elles arpentent les rues et se livrent à des activités malsaines. Là encore, il faut les encadrer et les mettre au travail, pour réduire le nombre de délinquants.
A une époque récente, jeunes garçons et jeunes issues du monde rural venaient après les travaux champêtres chercher un revenu supplémentaire, en travaillant comme manœuvres et retournaient juste après la première goutte de pluie.
Ne faut-il pas revoir réellement tout ce qui est entrepris à l’intention des jeunes et trouver pour eux un emploi, plus que les stages rémunérés qu’on leur offre ? Ceux qui ont la mission de conduire ce dossier jeunes ont des idées et des stratégies pour apporter des changements, pour venir à bout de la crise de l’emploi des jeunes au Mali.
En tout état de cause le constat est amer.
Pour le bonheur des populations maliennes, et de la jeunesse en particulier, les autorités en chargé de la politique de l’emploi au Mali sont engagées à mettre les moyens en place, pour juguler ce fléau qui est en train de gangréner la société.
Elios
Source : Pays Emergent