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Le Chef de la MINUSMA, M. Mahamat Saleh ANNADIF à Mopti

Alors que la mission du Représentant Spécial du Secrétaire général (RSSG) des Nations Unies au Mali, M. Mahamat Saleh ANNADIF s’achève fin mars, c’est à Mopti qu’il a entamé sa tournée d’adieux aux autorités régionales, aux partenaires et collègues des Nations Unies, lors de sa visite dans la Venise malienne, le 9 mars 2021. 

 

Sur le tarmac de l’aéroport Ambodedjo de Mopti, la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA, Mme Fatou THIAM, a chaleureusement accueilli le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali, M. Mahamat Saleh ANNADIF. Il était à la tête d’une délégation onusienne de trois personnes parmi lesquelles le Commandant de la Force, général Dennis GYLLENSPORE, la Directrice de cabinet, Mme Claudia BANZ, et du Chef d’appui à la Mission, Anton ANCHEV.

« Je tenais à commencer par Mopti, une région qui rayonne sur l’ensemble du pays, considérée comme le poumon du centre. Malheureusement, depuis un certain temps la situation y a changé au détriment des populations, enparticulier, d’où notre mandat de protection des civils et d’appui aux initiatives visant à fédérer les diverses communautés », a déclaré le Représentant Spécial du Secrétaire général (RSSG) des Nations Unies au Mali, M. Mahamat Saleh ANNADIF.

Préserver les jeunes de l’extrémisme violent

À peine arrivé à Mopti, le RSSG s’est entretenu avec une dizaine de représentants d’organisations de la société civile, y compris le coordonnateur des chefs de quartiers, les représentants régionaux de la CAFO, du Conseil des jeunes, de la coordination des ONGs locales, ainsi que ceux de Ginna Dogon et de Tabital Pulaaku. Réunies dans la salle de conférence de la MINUSMA à Sévaré, quartier de Mopti, ces notabilités ont fait part de leurs préoccupations sur la situation générale dans le Centre du Mali. À l’unanimité, ils ont aussi salué les efforts de la MINUSMA, sous le leadership de M. ANNADIF, qui continue d’apporter son appui aux initiatives de dialogue intercommunautaire et de réconciliation dans les régions du Centre.

Rappelant brièvement la méfiance qui s’était installée entre les communautés peulh et dogon, le vice-président de Ginna Dogon a fait remarquer que l’ampleur de la violence intercommunautaire s’est atténuée dans le Centre. « Il y a deux ans de cela, les villages brûlaient, des mines sautaient de partout et les populations étaient interdites de circuler. Bref, toutes les caractéristiques de l’insécurité entre membres de communautés d’une même terre », a souligné Aniessa DARA. Celui-ci a toutefois souligné l’importance de lier les efforts de paix aux initiatives de réconciliation communautaire. Avant de clore ses propos, il a aussi salué « l’implication personnelle du RSSG dans la recherche de solutions à la situation d’insécurité généralisée dans le Centre ».

Le RSSG a quant à lui souligné le rôle positif que peuvent jouer les autorités traditionnelles et coutumières dans les efforts de réconciliation, affirmant, « elles ne cohabiteront jamais avec l’extrémisme violent ». M. ANNADIF a ajouté que des programmes d’encadrement des jeunes sont nécessaires « afin qu’ils ne soient pas une proie facile pour des groupes terroristes cherchant à les recruter ».

Soutenir l’autonomisation des femmes en tant qu’acteurs de changement

Lors des différentes discussions, M. ANNADIF a invité tout un chacun à transformer les dynamiques positives nourries par les dialogues intercommunautaires en terreau fertile pour la réconciliation et la stabilisation du Centre. Faisant référence aux derniers accords signés entre diverses communautés du Centre, le Chef de la MINUSMA a appelé la société civile à les consolider, « même si au départ vous n’y aviez pas été directement associés », a-t-il exhorté. Un message qui a trouvé écho auprès du Président de la coordination régionale des ONG maliennes, Fakassy FOFANA et du président de la société civile, Abdoulaye DICKO qui ont rappelé être conscients de la précarité de la paix sans l’implication véritable des forces vives du pays. Ils ont notamment exprimé leurs inquiétudes quant au manque de vivres résultant en partie des violences incendiaires.

En somme, chacun dans son intervention, notamment le représentant de Tabital Pulaaku à cette rencontre, Ousmane DICKO, et la représentante de la CAFO, Mme Sira DIAKITE, se sont prononcés en faveur de la multiplication des initiatives de sensibilisation des communautés à tous les niveaux afin que cessent les violences. « La guerre n’a pas lieu d’être et constitue une entrave à l’autonomisation des femmes. Il nous faut sensibiliser les uns les autres pour rebâtir la confiance entre nous », a déclaré Mme DIAKITE. Demandant l’accompagnement continu de la Mission onusienne, elle a assuré que « la présence de la MINUSMA rassure les populations civiles et dissuade les ennemis de la paix ».

Présente à la rencontre, la représente de l’Association pour le Progrès et la Défense des Femmes (APDF) a plaidé en faveur des filles-mères et des femmes victimes de violence dans le Centre. « Jusqu’ici, la MINUSMA nous a beaucoup soutenu. C’est pourquoi je sollicite votre concours pour mener une réflexion afin de trouver des solutions à la situation des filles-mères et femmes désœuvrées qui ont subi des violences », a souhaité Marie Louise SYLLA. Très émue, cette dernière a ainsi proposé la poursuite des efforts visant à renforcer l’analyse des types de violence infligée aux femmes, afin de soutenir leur autonomisation en tant qu’acteurs du changement.  Une intervention qui a interpellé le Représentant spécial qui a réitéré l’engagement de la Mission onusienne à apporter sa contribution à cette réflexion.

Un plaidoyer pour le renforcement des liens de confiance entre les populations et les Forces maliennes

Aux termes de cette rencontre, le RSSG et sa délégation se sont rendus au camp des FAMas à Sévaré, où il a échangé avec le commandant adjoint de la sixième région militaire, le colonel Djibrill KONE et le colonel Makan Alassane DIARRA, commandant régional au Poste de Commandement Interarmées de Théâtre (PCIAT). Au cours de cette tournée, la délégation onusienne venue de Bamako a aussi rendu une visite de courtoisie au gouverneur de la région de Mopti, le Colonel-major Abass DEMBELE, avant de discuter brièvement avec le ministre malien de la réconciliation nationale, Colonel-major Ismaël WAGUE, de passage dans la région. Entre autres sujets évoqués avec les autorités maliennes, la sécurité et la protection des civils dont la responsabilité première incombe à l’Etat malien, la participation citoyenne aux prochaines élections, ou encore le renforcement de la confiance entre les populations civiles et les Forces de défense et de sécurité maliennes.

En fin de journée, M. ANNADIF a fait part de ses encouragements au personnel de la MINUSMA et du système des Nations Unies déployé dans le Centre. Avant tout propos, le Représentant du SG de l’ONU a fait observer une minute de silence en l’honneur des Casques bleus tombés sur le sol malien. Selon les statistiques de la Mission, 70 pour cent des décès parmi les soldats de la paix sont dus à des engins explosifs improvisés ou des mines. Un autre moment fort a été la lecture de « l’hymne pour la Paix de Bandiagara », un poème écrit par un jeune de ladite région. Ce dernier du nom de Hervé Enè SOMBORO, y exprime son rêve de revoir les fils du terroir dialoguer de nouveau pour la paix.

Fidèle à son engagement de rester à l’écoute de ses frères maliens

« Le Mali est le seul pays après ma terre natale, le Tchad, où j’ai vécu plus de cinq ans. J’emporterai donc avec moi une partie du Mali et défendrai toujours sa cause partout où je serai », a confié le RSSG à ses divers interlocuteurs au cours des rencontres.

ANNADIF a l’intime conviction que « ce qui se passe au Mali peut s’arrêter avec un sursaut national ». Pour le RSSG, tous les fils et filles du Mali, issus de toutes les contrées et d’appartenances ethniques multiples doivent avancer ensemble dans la dynamique de réconciliation et de paix déjà insufflé. Toutefois, « la lutte contre l’impunité doit se renforcer afin de faciliter l’accès des populations à la justice, car la réconciliation passe par une justice équitable », a-t-il insisté.

Très attaché au Mali qui lui rappelle les difficultés de son pays une décennie auparavant, le Chef de la MINUSMA se réfère toujours aux maliens en les appelant ses frères qui, en retour, le qualifient affectueusement de « compatriote ». « Quoique la MINUSMA et les Nations Unies puissent apporter comme contribution, elle ne sera que complémentaire aux actions des maliennes et maliens », dit-il, à cœur ouvert.

« Au moment où je m’apprête à quitter le Mali, je ne peux que vous encourager. Je pars. Les Nations Unies restent. Toutefois, le plus beau jour sera celui où l’ONU quittera le Mali dans une ambiance de paix retrouvée », a parachevé le Chef de la MINUSMA qui fera ses adieux au Mali le 31 mars 2021, après cinq ans et trois mois.

Source : Minusma

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