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Le « burn-out » des pilotes de drone de l’armée américaine

La guerre des drones, privilégiée par le président des Etats-Unis, Barack Obama, pour éviter le déploiement au sol de troupes américaines dans la lutte contre des organisations terroristes, a-t-elle atteint ses limites ? Paradoxale en apparence au lendemain de l’élimination d’un haut responsable yéménite d’Al-Qaida pour la péninsule Arabique, Nasser Al-Wahishi, cette interrogation est étayée par la publication d’un article du New York Times, mercredi 17 juin, confirmant une information du site Defense One, le 18 mai, selon laquelle l’armée de l’air américaine aurait commencé à réduire le nombre quotidien de sorties de ces aéronefs sans personne à bord.

drone avion sans pilote

Ce nombre serait passé progressivement de 65 à 60 en raison d’un « burn-out » des pilotes de drones, sous l’effet de l’augmentation constante des demandes et de la baisse continue des effectifs. Le responsable de la base de Creech, dans le Nevada, où sont conduites les missions à distance, le colonel James Cluff, avait expliqué en mai que cette réduction visait à maintenir le groupe constitué par ces pilotes « en bon état ». Le nombre de missions (« Combat Air Patrol ») a quasiment doublé entre 2008 et 2014. Selon les chiffres donnés par le quotidien new-yorkais, les Predator et Reaper ont effectué 3 300 sorties et tiré 875 missiles depuis le mois d’août.

Alors que la base de Creech est visée régulièrement par des manifestations pacifistes, le New York Times rappelle qu’un rapport du Pentagone, en 2013, avait montré que les pilotes de drones subissaient les mêmes pressions psychologiques que les pilotes d’avions de guerre.

Stress lié à la crainte des dommages collatéraux

Une nouvelle enquête interne non publiée ferait apparaître l’importance du stress lié à la crainte des dommages collatéraux des frappes alors que, selon le responsable de la base, la juxtaposition des tâches de la vie quotidienne et des missions de combat produit déjà de nouvelles formes de tensions psychologiques.

L’épuisement des équipes chargées de ces missions s’ajoute aux interrogations sur leur portée. S’exprimant, début juin, au cours d’une conférence à Washington, un ancien responsable de la CIA estimait que le recours massif aux drones permettait « au mieux de tondre la pelouse », c’est-à-dire décapiter régulièrement les organisations visées sans les désorganiser durablement. Si la légalité de ces assassinats extrajudiciaires ne fait plus l’objet de véritables débats depuis longtemps, c’est donc bien leur efficacité qui pose question même si la Maison Blanche met régulièrement en avant la menace permanente que constituent les drones pour les responsables de groupes terroristes, notamment au Yémen.

Le recours massif aux frappes de drones avait été développé initialement par l’armée israélienne au cours de la seconde intifada. Il avait permis la mise hors combat de dizaines de miliciens et de responsables politiques, notamment à Gaza, sans pour autant parvenir à affaiblir durablement leurs organisations. La première frappe de drone répertoriée au Yémen avait été conduite le 3 novembre 2002. Elles se sont multipliées depuis sans contrecarrer l’implantation des djihadistes.
Source: lemonde.fr

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