Près de 5 500 personnes se sont abonnées en dix jours : des jeunes de Djibo, dans le nord du Burkina Faso ont créé une page Facebook pour soutenir le docteur Ken Elliott, un médecin australien, installé dans le pays depuis plus de 40 ans. Il a été enlevé avec son épouse Jocelyn, dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016. Depuis, les habitants de Djibo se mobilisent.
Sur internet ou dans la rue, le soutien ne faiblit pas. Les habitants attendent le retour du docteur Elliott et de son épouse, deux personnalités appréciées par tous. C’est sans doute pour cela que la page de soutien, créée sur Facebook, rencontre autant de succès. « Nous lui devons vraiment, ici, explique Amadou Maïga, l’un des administrateurs de cette page. Nous, aujourd’hui, si on pouvait faire quelque chose de plus que ça, on l’aurait fait parce que sincèrement on attend son retour. On attend son retour avec force. »
Pendant des années, le docteur Elliott était le seul chirurgien de la région et, même après la création d’un centre médical à Djibo, on a continué à lui envoyer les cas les plus compliqués. Son épouse s’occupait des enfants souffrant de malnutrition et restait auprès des patients en rééducation. Le jour de la disparition du docteur Ken Elliot, il devait recevoir une vingtaine de personnes : « La particularité même de la clinique de Elliott, c’est que les prix qui étaient vraiment à la portée des plus modestes citoyens », explique Amadou Maïga.
Irremplaçable
Des tarifs accessibles et une présence quotidienne aux côtés des habitants de cette région du nord du Burkina Faso. Presque tous les habitants de Djibo ont eu l’occasion de rencontrer le docteur Elliott : « Il y a des enfants qui ont été carrément baptisés Elliott ici. [Ainsi] il y a des gens qui ont grandi maintenant, qui ont près de 30 ans, et qui s’appellent Elliott. »
Un nom qui s’affiche aussi maintenant sur les pancartes et sur des photos sur Facebook. Amadou Maïga, comme beaucoup d’habitants de Djibo, considère que le docteur Elliott est tout simplement irremplaçable et qu’il doit pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
Source: RFI