Véritable phénomène de société à double tranchant, le blanchiment de la peau est une pratique très répandue et qui s’amplifie en Afrique, ce qui représente un véritable problème de santé publique.
Les méthodes d’éclaircissement cutané se pratiquent depuis de nombreuses années, et si la prévention semble les faire progressivement reculer, l’Afrique reste une forteresse qui semble imprenable en la matière. En effet, le blanchiment de la peau s’y amplifie d’année en année, malgré les mises en garde émanant des professionnels de la santé.
Le problème réside dans le fait que souvent, les sociétés africaines associent la peau blanche ou éclaircie avec le succès professionnel – mais également sentimental. Il s’agit depuis longtemps d’un défaut de la société que beaucoup qualifieront de “leg empoisonné” issu de la colonisation et de l’esclavage.
Le principal moyen de se blanchir la peau se trouve dans les crèmes et autres savons éclaircissants capables d’inhiber la production de mélanine. Contenant des substances telles que des stéroïdes, du plomb, du mercure ou encore de l’hydroquinone, ces crèmes peuvent être dangereuses dans le cas d’utilisations excessives ou sur de longues durées.
Selon la docteure Rasheedah Adesokan, médecin généraliste de Lagos (Nigeria) récemment interrogée par l’AFP, certaines sociétés ont même commencé à étiqueter leurs produits de façon à les faire passer pour des produits “bio”.
Les effets secondaires peuvent pour certains être réellement nocifs. Citons par exemple les irritations et des rougeurs laissant apparaître des veines vertes. Les crèmes contenant des stéroïdes peuvent aussi contribuer à une accélération de la pousse des cheveux et favoriser la formation de vergetures.
La nouvelle star du blanchiment de la peau en Afrique est le glutathion, une sorte d’antioxydant parfois utilisé dans la lutte contre le cancer. Ce produit qui se vend désormais à des quantités astronomiques a pour effet secondaire d’éclaircir la peau, mais il n’existe aucune étude traitant des effets négatifs dans le cas d’une utilisation sur le long terme.
SciencePost