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L’avenir du f cfa en question : “Nos dirigeants ont peur d’une France incapable…”

Le 4e numéro du grand débat économique a mis aux prises le samedi dernier à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, l’honorable Mody Ndiaye, économiste et ancien de l’école de la BCEAO, au Pr. Abdoulaye Niang du Centre de recherche et d’études stratégiques, au tour de la faisabilité pour le Mali de frapper sa propre monnaie. Au cours des débats, le Pr. Niang a annoncé le déclin du F CFA dans un futur très proche en déclarant que “nos dirigeants politiques ont seulement peur d’une France incapable de créer de la croissance et des emplois pour sa propre population”.

billets banque centrale Etats afrique ouest projet budget maliDans leurs introductions liminaires, les deux débateurs sont revenus sur l’historique du F CFA. Mody Ndiaye dira que la question de CFA est aujourd’hui une question d’actualité faisant allusion à la déclaration du président tchadien. Comme un cours magistral, il a exhaustivement retracé le chemin parcouru par le CFA.

Selon lui, le F CFA a été créé en décembre 1945 mais qu’il existait de fait en 1939 sous la marque des Comptoirs français d’Afrique. Suivant son évolution  jusqu’en 1994 où il y a eu la dévaluation du F CFA (1 F CFA représentait 0,01 franc français jusqu’à l’arrivée de l’euro en janvier 1999).

Toujours selon l’honorable, juste avant les indépendances, le F CFA était un franc qui a été mis en place par les Français qui assuraient l’émission, le contrôle et la gestion et qu’à partir des indépendances, avec la création des banques centrales  il y a eu deux types de F CFA.

Et de poursuivre qu’avec les indépendances, il y a eu des comptes d’opérations avec leurs modes de fonctionnement qui ont permis à la France de continuer à maintenir sa main mise sur le F CFA parce que le compte d’opération est une convention qui a été signée entre nos pays et la France, qui fait que les Etats membres de la zone franc, ont un compte ouvert au niveau du Trésor français.

Quant au Pr. Niang, l’histoire du F CFA est intimement liée à la colonisation, car expliquera-t-il, au cours de la Conférence des Nations unies sur la monnaie et la finance de 1944, le franc français a été dévalué par rapport au dollar. Et que la France s’est retournée vers ses colonies en créant le F CFA avec une parité qui permettait d’absorber le choc financier dû à la dévaluation du franc français. “Depuis ce temps nous sommes liés à la France. On est sous emprise de la France, et elle, à son tour, est contrôlée par l’Union européenne “, a-t-il indiqué.

A la question de savoir si nos Etats peuvent frapper leurs propres monnaies, le Pr. Niang a affiché une position réservée, en disant que la faiblesse conjuguée de nos économies à la mal gouvernance, au manque de solidarité constituent des handicaps sérieux pour un tel projet. Avant d’aller loin, en proposant un mouvement d’ensemble sur le plan continental.

Il a fustigé le manque de courage de nos dirigeants politiques face à l’ancienne métropole. “La France est le pays le plus délinquant de l’Union européenne en matière de convergence. Nos décideurs politiques ont peur d’une nation qui n’est pas capable de créer de la croissance et des emplois pour sa propre population  et la France ne vit que de rétention de la richesse des nations africaines”, a fait remarquer le Pr. Niang.

Toutefois, jadis considéré comme tabou, les langues se délient de plus en plus pour évoquer l’opportunité de la création d’une monnaie africaine au détriment de la chasse gardée de l’ancien colonisateur qu’est le F CFA. Et cela à travers le discours du président tchadien, du ministre des Finances du Bénin, la Jeunesse de l’Union africaine du Mali et maintenant au grand débat économique.

Oumar B. Sidibé

source :  L’Indicateur du Renouveau

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