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L’Assemblée exclut le député RN Grégoire de Fournas pour 15 jours après ses propos racistes

L’élu d’extrême droite a lancé jeudi dans l’hémicycle « Qu’il retourne en Afrique », alors que le député insoumis Carlos Martens Bilongo évoquait le « drame de l’immigration clandestine ».

Par L’Obs avec AFP

·Publié le ·Mis à jour le 

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« Qu’il retourne en Afrique » : après la vague d’indignation suscitée jeudi 3 novembre par les propos racistes du député RN Grégoire de Fournas, c’est l’heure de la sanction. Les députés ont voté ce vendredi 4 novembre, via un vote assis-debout dans l’hémicycle, une censure avec exclusion de 15 jours de l’élu présentée par le bureau de l’Assemblée nationale.

C’est la sanction la plus lourde : il ne touchera pendant deux mois que la moitié de son indemnité parlementaire, et ne pourra ni prendre part aux travaux de l’Assemblée, ni se rendre dans l’hémicycle pendant une durée de quinze jours suivant le prononcé de la sanction.

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Jeudi, c’est pendant une question au gouvernement de l’élu insoumis Carlos Martens Bilongo sur le « drame de l’immigration clandestine » qu’a retenti dans l’hémicycle un « Qu’il retourne en Afrique », lancé par Grégoire de Fournas et retranscrit dans le compte rendu de séance. Le RN assure que son député parlait du « bateau » humanitaire « Ocean Viking », mentionné plus tôt par Carlos Martens Bilongo, et en « aucun cas » du député, élu noir du Val-d’Oise.

Viticulteur dans le Nord Médoc, Grégoire de Fournas est l’auteur de tweets tendancieux. « En Afrique, ils aiment tous la France et ses allocs. On accueille toute l’Afrique ?! », a-t-il tweeté en 2017 ; et en janvier 2022 : « En réponse à l’expulsion de notre ambassadeur au Mali, il faut expulser tous les Maliens de France ! » L’élu s’est défendu ce vendredi sur CNews d’avoir effacé d’autres messages.

« J’assume totalement mes propos sur la politique migratoire anarchique de notre pays », a-t-il encore martelé sur Twitter. Le RN Sébastien Chenu, vice-président de l’Assemblée, a dénoncé une « manipulation de l’extrême gauche ».

Carlos Martens Bilongo avait dit sur RMC attendre « la sanction la plus lourde » contre une « phrase raciste » venue d’un élu d’un parti d’extrême droite qui « n’a jamais changé »« Cela aurait-il été plus acceptable » que les propos du RN soient adressés « aux réfugiés du bateau de SOS Méditerranée en situation critique ? », s’était-il interrogé la veille. Il a reçu le soutien de l’ensemble des autres bancs.

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Fin de la notabilisation ?

Les propos de Grégoire de Fournas ont profondément ébranlé l’Assemblée jeudi, avec des députés rassemblés en masse au pied du perchoir pour réclamer des sanctions − une scène inédite. La présidente, Yaël Braun-Pivet, a mis prématurément un terme à la séance de questions au gouvernement, une décision rarissime, en raison de la « gravité des faits » et de « l’émotion légitime ».

Depuis l’élection inédite de 89 députés RN à l’Assemblée en juin, le groupe de Marine Le Pen s’était astreint à jouer la carte de la notabilisation. Il n’a toutefois pas évité les polémiques, comme lorsque le doyen de l’Assemblée José Gonzales avait d’entrée fait l’éloge de l’Algérie française de son enfance le 28 juin, ou lors d’une récente séance houleuse où deux députés RN avaient traité le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, de « lâche » et le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, de « communautariste ».

Ces invectives avaient donné lieu à des sanctions de la part de la présidente de l’Assemblée nationale. Lundi, la députée RN Alexandra Masson avait aussi suscité l’indignation de la gauche en considérant dans l’hémicycle que les sauveteurs en mer avaient vocation à « sauver des vies » et non à « aller chercher toujours plus de migrants ».

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