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L’armée malienne a repris Kidal, bastion de la rébellion touareg depuis 2014

L’armée malienne a pris mardi Kidal (nord) aux séparatistes touareg après des années d’absence de cette ville stratégique devenue un enjeu majeur de souveraineté pour l’Etat central.

La prise de Kidal est un succès symbolique significatif pour les colonels qui ont pris par la force en 2020 la direction de ce pays confronté depuis 2012 à la propagation jihadiste et à une crise sécuritaire et politique profonde. Elle a été saluée par un certain nombre de partis et organisations.

Elle parachève une offensive terrestre et aérienne lancée début octobre et qui s’était accélérée en fin de semaine passée. Elle a impliqué des mercenaires de Wagner, selon les rebelles et d’autres sources comme des élus, bien que la junte nie la présence dans le pays du groupe de sécurité privé russe aux pratiques décriées.

« Aujourd’hui nos forces armées et de sécurité se sont emparées de Kidal », a annoncé le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, dans un message lu au cours d’un flash spécial à la télévision d’Etat.

« De grandes pertes » dans l’armée malienne ?

La rébellion a reconnu la perte de Kidal. Le Cadre stratégique permanent (CSP), alliance de groupes rebelles armés, a admis dans un communiqué s’être retiré de Kidal « pour des raisons stratégiques » après avoir résisté pendant plusieurs jours à l’avancée de l’armée et de Wagner en leur « infligeant des grandes pertes humaines et matérielles ».

« La lutte continue », a-t-il juré en parlant de « nouvelle étape » et en appelant à une « mobilisation permanente ».

L’étendue du contrôle exercé sur place par l’armée n’est pas claire. Les autorités n’ont pas diffusé d’image. La collecte et la vérification de l’information est compliquée par l’impossibilité d’accéder au terrain. Les rebelles séparatistes ont fait couper vendredi le réseau de téléphone alors que l’armée progressait vers la ville.

Presque dix ans d’absence

Kidal, foyer historique des insurrections indépendantistes et carrefour sur la route de l’Algérie situé à plus de 1 500 km et 24 heures de route de la capitale Bamako, s’est vidée d’une grande partie de ses quelques dizaines de milliers d’habitants, indiquent des messages postés sur les réseaux sociaux. Deux officiers ont indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que les rebelles avaient quitté la ville quand les soldats y sont entrés.

L’armée et l’État maliens n’avaient quasiment pas repris pied à Kidal depuis mai 2014. Les forces maliennes en avaient alors été chassées quand une visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, avait donné lieu à des affrontements avec les rebelles touareg, qui avaient causé de lourdes pertes dans les rangs de l’armée.

Les rebelles, qui s’étaient soulevés deux ans plus tôt en même temps que les salafistes, avaient accepté un cessez-le-feu avec le gouvernement quelques jours après. Ils faisaient régner la sécurité et l’ordre à Kidal depuis lors. Les jihadistes, eux, ont continué à combattre l’Etat malien et toute présence étrangère, et étendu leurs agissements au centre du Mali et aux pays voisins.

lavoixdunord

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