Le ministre saoudien de l’Intérieur parle de « mensonge » et « d’allégations infondées », alors que le journaliste saoudien critique du pouvoir n’a plus donné signe de vie depuis le 2 octobre, jour de sa visite au consulat saoudien d’Istanbul. Une délégation saoudienne est arrivée à Istanbul pour prendre part à l’enquête.
Le démenti saoudien aura mis onze jours à sortir, suite à la disparition du journaliste. Les autorités saoudiennes avaient déjà qualifié « d’infondées » les accusations d’assassinat à l’intérieur du consulat.
Mais, depuis, rien. Silence radio après les informations de la Turquie, signalant l’arrivée de quinze Saoudiens à Istanbul juste avant la disparition de Jamal Khashoggi. Néant après la révélation de l’existence d’enregistrements.
Il aura finalement fallu attendre que les accusations du Washington Post, l’un des employeurs du journaliste, remontent au plus haut de l’Etat saoudien, impliquant directement le prince hériter Mohamed Ben Salman, pour que Ryad s’exprime. « Non, nous n’avons pas donné l’ordre de tuer », ont donc fini par déclarer les autorités saoudiennes.
L’Arabie saoudite semble avoir sous-estimé la portée de cette affaire
Cette disparition d’un journaliste, dans un pays étranger, a non seulement un impact diplomatique non négligeable auprès de ses alliés, mais aussi des conséquences économiques.
Certains investisseurs s’éloignent en effet du royaume. C’est le cas, par exemple, du Britannique Richard Branson, qui a gelé plusieurs de ses projets dans le pays.
Plusieurs médias américains ont également décidé d’annuler leur présence à une conférence économique dédiée aux investissements, organisée du 23 au 25 à Ryad. Des économistes, des entrepreneurs et des institutionnels leur ont emboîté le pas, à l’image du patron de la chaîne de VTC Uber, ou du président de la banque mondiale.
La directrice du FMI, Christine Lagarde, a en revanche décidé de maintenir sa présence à ce sommet, même si elle se déclare « horrifiée » par cette affaire.
RFI