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L’après coup d’Etat : des Maliens s’inquiètent et proposent

A moins de deux ans de la fin de son second quinquennat, le président Ibrahim Boubacar Keita a été forcé de démissionner le soir du 18 août 2020 par des mutins qui se saisissent désormais du pouvoir à travers le Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP). Ce renversement de régime intervient après des mois de manifestations anti-IBK diligentées par le Mouvement du 05 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Une semaine après ce coup de force, les Maliens s’interrogent sur le chemin à emprunter pour une sortie rapide et définitive de la crise qui continue de secouer le pays. A travers ce micro-trottoir, des Maliens s’inquiètent et proposent des pistes de solution. 

Siaka Diamtene, journaliste au site ‘’Maliweb.net’’ : « Le moment n’est plus au tiraillement, ni au triomphalisme. »

En fait, il est vrai que le coup d’Etat n’est pas permis dans une démocratie, mais nous étions dans une situation très compliquée. Et là, si réellement le coup d’Etat s’est produit, moi je pense que le moment n’est plus au tiraillement, ni au triomphalisme, mais plutôt au rassemblement afin d’organiser une transition pour sortir le Mali de l’ornière. La situation peut s’avérer inquiétante quand les parties prenantes ne se comprennent pas. C’est-à-dire, entre nous Maliens, si l’on se comprend, je pense qu’on a mille chances de nous en sortir et d’éviter le pire. Pour ma part, je suis pour une transition dirigée par un civil. On peut quand même confier des postes stratégiques tel que  la sécurité ou  la défense aux militaires, cela compte tenu même de la situation d’insécurité que nous vivons. Nous savons tous que le pays est en guerre et que les militaires sont les mieux placés pour mener cette guerre-là. Mais, je pense bien qu’il faut donner la chance à un civil de diriger la transition afin de procéder aux reformes constitutionnelles qui vont nous amener à refonder le Mali.

Fousseyni Traoré, jeune habitant du quartier de Bamako-Coura : « Il faut trouver un consensus qui permettra de sauver ce Mali. »  

Je suis très content qu’il y ait eu ce coup d’Etat. Si aujourd’hui j’avais de l’argent, j’allais immoler un bœuf pour remercier le bon Dieu qui nous a permis de passer au moins ce cap parce qu’on a suffisamment souffert avec ce régime sortant. A cause de la mauvaise gouvernance, l’école ne fonctionne plus, les populations civiles sont tuées à travers  tout le pays, nos militaires aussi en ont suffisamment payé les frais. On ne nous explique pratiquement rien. Pendant sept (07) ans, il y a eu trop de mensonges d’Etat. On a vraiment souffert. Je ne sais pas ce qui va se passer maintenant, mais je suis quand même très content qu’il y ait eu ce changement et qu’enfin le régime incompétent soit dégagé.

Pourtant IBK a eu tout le temps qu’il faut pour démissionner, mais il a fait la sourde oreille. Je peux dire qu’il avait aussi toute la confiance du peuple pour mener à bien sa mission, mais au lieu de cela, il a laissé les choses se dérouler toutes seules et  cela n’est pas responsable. Il y a eu trop de laisser aller et pour moi IBK n’était pas en mission pour ce pays.

Je fais confiance à nos militaires qui ont renversé ce régime et j’espère beaucoup qu’ils tiendront leur promesse de redresser le pays. Maintenant pour la suite, je pense que cela interpelle et demande l’implication de tout un chacun. Il faut trouver un consensus qui permettra de sauver ce Mali qui a tant souffert depuis des années maintenant.

Adama Konaté, vigile : « Il faut vite dépasser ce coup d’Etat…»  

Je ne suis ni inquiet ni rassuré. Mais, je ne souhaite pas du tout revivre la même gouvernance ou encore un coup d’Etat dans mon existence. Parce que je ne souhaite plus le genre de régime d’IBK pour mon pays. Il y a eu trop d’erreurs, surtout dans le choix des personnes pour la gestion des affaires publiques. Ce n’est pas bien de traîner alors qu’on a l’occasion d’avancer. Mais, il faut comprendre que ce qui est arrivé est arrivé. Donc, il faut vite dépasser ce coup d’Etat et voir comment on va s’organiser pour sauver le pays.

Fanta Diawara, enseignante : « Il faut vite se mettre au travail. »

Ce coup d’Etat, à mon avis, tout le monde l’a vu venir. Quand les acteurs concernés ne trouvent plus de point commun, il faut que qu’à un moment où à un autre, les forces de l’ordre mettent de l’ordre. Je crois que là-dessus nos militaires ont bien joué. Combien de mois fallait-il rester dans cette situation ? Mais après, j’espère seulement qu’on va vite oublier ce coup d’Etat. Ça veut dire quoi ? Il faut vite retourner vers l’avenir et que nous n’oubliions pas les priorités. Le Mali est comme de l’eau bouillant sur un feu. Il y a la question de l’insécurité qui est primordiale, l’école, la santé et les grands dossiers juridiques, etc. Il faut vite se remettre au travail.

Soumaila Kéita, fonctionnaire à la retraite « Que les Maliens restent sereins et qu’ils placent le Mali au dessus. »

En général, il est clair qu’un coup d’Etat a toujours plus d’inconvénients que d’avantages, mais nous sanctionner pour ce coup d’arrêt serait la pire comédie du monde.  Je veux seulement que les Maliens restent sereins et qu’ils placent le Mali au-dessus. Mais, il y a un défaut quand même que je voudrais dénoncer qui est de ne jamais considérer le peuple. Ça a tout le temps été le défaut de nos dirigeants.  Non seulement, il faut prendre des textes en conformité avec la réalité de nos concitoyens, mais aussi il faut écouter son peuple, quand il s’adresse à son dirigeant. On a beau donner nos avis, ce n’est jamais pris en compte.

Fousseyni Konaré, commerçant détaillant : « Il faut que le peuple revoie ses erreurs pour ne plus les répéter. »

Je pense que désormais la balle est dans le camp du peuple. Nous crions, nous critiquons, nous dénonçons, mais nous ne changeons jamais et ça, ce n’est pas bien. Il faut que le peuple revoie ses erreurs pour ne plus les répéter. Imaginez, lors des élections au lieu de choisir le candidat capable de gérer le pays, nous nous demandons ce que nous pouvons gagner personnellement en l’aidant. Encore au Mali, les gens sont prêts à accepter de l’argent pour voter pour un candidat, c’est grave comme comportement et c’est très dangereux pour notre pays. Si nous voulons être exigeants envers un dirigeant, il faut qu’on le soit d’abord avec soi-même.

Maïmouna Coulibaly, étudiante : « Il faut que les militaires regardent ce qu’il y a de mieux pour le Mali. »

Je ne sais pas si j’ai grand-chose à dire sur la gestion du pays, parce que je ne sais pas réellement comment doivent être les choses normalement. Mais, ce que je peux dire, c’est qu’il faut que les militaires regardent ce qu’il y a de mieux pour le Mali.

Rassemblés par Amadou Kodio    

Source : Ziré

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