Le président du Parena, Tiébilé DRAME a indiqué le samedi 12 mars que la « question de la paix fait l’objet de consensus national » dont la ligne rouge ne doit être franchie par personne en appelant les parties signataires de l’Accord pour la paix à la retenue.
« Se parler, se donner la main, renouer avec nos voisins » est la finalité de la journée de réflexions et d’échanges sur la sortie de crise initiée par le Parena qui s’est tenue samedi dernier à Bamako.
Les participants, composés des acteurs politiques, des organisations de la société civile et des mouvements armés y ont abordé 4 thématiques, à savoir : « La situation sécuritaire », « L’impact des sanctions. Quelles solutions ? », « Les réformes et le chronogramme électoral » et enfin « Une Transition inclusive ».
« Cette réunion se veut une rencontre pour nous permettre de parler entre nous et essayer de trouver des convergences », a expliqué le président Tiébilé DRAME en rappelant que le contexte sécuritaire, politique et économique est préoccupant pour tous les acteurs.
Alors que les négociations ne sont pas rompues pour l’élaboration d’un chronogramme consensuel entre les autorités de la Transition et de la communauté internationale, l’ancien ministre des Affaires étrangères déplore l’absence de débat profond entre les acteurs maliens en vue d’apporter ses solutions aux crises.
Celles-ci, est-il persuadé, faciliteraient le travail de la communauté internationale disposée à aider le pays.
« Les Maliens doivent montrer qu’ils sont porteurs de solutions à leurs problèmes », a indiqué M. DRAME.
Sur la Paix, depuis quelques semaines, la tension est vive sur le terrain entre des parties signataires de l’Accord pour la paix qui risque de porter un coup à ce processus déclenché en 2015 ; et le président Tiébilé DRAME lors de cette journée a appelé à la sagesse.
« Il est important que les parties signataires de l’Accord pour la paix observent la plus grande retenue en acte et dans la parole. La question de la paix doit faire l’objet de consensus national que personne ne franchit la ligne rouge», a indiqué Tiébilé DRAME.
Pour le leader du Parena, le pays se trouve déjà dans une situation difficile pour qu’en rajoute avec ce qui se passe entre les acteurs de l’Accord pour la paix.
« Nul ne doit perdre de vue que l’Accord est une étape importante qu’il faut préserver », a-t-il prévenu.
Également, pour le représentant de la CMA, Mohamed Elmaouloud Ramadan, il est nécessaire que toutes les parties respectent l’Accord pour la paix signé après de longues périodes.
« Nous connaissons l’importance de l’Accord. Quel qu’en soit le nombre de forces étrangères, elles ne pourront jamais sécuriser chez nous. Seuls les fils du terroir peuvent sécuriser le pays ; d’où la nécessité d’aller très vite pour la mise en œuvre de l’Accord particulièrement son volet aspect défense et sécurité. Je pense qu’il faut aller à une révision de la constitution pour prendre en compte des dispositions de l’Accord qui nous a sauvés de beaucoup de problèmes auxquels le pays était confronté », a indiqué le représentant de la CMA.
Par ailleurs, M. DRAME, sans équivoque, affirme que les impacts des sanctions de la CEDEAO sur le Mali sont réels et pèsent sur le pays. Pour en sortir, le président du Parena exhorte les autorités de renouer urgemment le dialogue avec les pays voisins et la CEDEAO.
Même si le parti du Bélier blanc dénonce l’exclusion des forces vives de la nation dans les discussions entre les autorités et la CEDEAO, Tiébilé DRAME conseille, tout de même, à la Transition de proposer un chronogramme réaliste et réalisable.
À cet effet, le parti avait proposé un délai de 9 mois pour la durée de la Transition.
Et lors de cette journée, certains partis et organisations ont fait part également de leur proposition. Elle varie entre 9 à 14 mois, nous a rapporté un participant.
Si la journée n’a pas été l’occasion d’aboutir sure à des positions uniformes et tranchées, elle a été tout de même l’occasion pour ses participants de lancer des messages forts pour le retour à la paix et au dialogue entre le Mali et ses voisins.
Aussi, il a demandé par les participants de la mise en place d’une équipe dont le mandat sera de rencontrer les autres acteurs et forces vives qui n’étaient pas à la journée.
« Il n’est pas exclu que ce vaste mouvement en gestation puisse se transformer en coalition pour le Mali », a laissé entendre un responsable politique.
À savoir que la journée a été boycottée par le M5-RFP.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin