L’attaque meurtrière de toutes les factions liguées de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) contre les populations sans défense de Tamalat et d’Enchananen a provoqué une vive émotion au sein de l’opinion nationale au regard du carnage perpétré : une centaine de civils tués, tout le bétail emporté, des villages mis à feu et à sang.
L’annonce ce samedi par la coalition GATIA-MSA de la mise en déroute de l’EIGS et de la reprise totale des villages martyrs de Tamalat et d’Enchananen à la suite de plusieurs jours de combat constitue à cet égard une victoire au goût amer. S’il est clair que les terroristes ont fait le rappel des troupes et bénéficier des renforts de ses légions partout dans le Sahel, force est de constater que le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) n’a bénéficié que de la puissance de feu et de la solidarité du seul GATIA (Groupe d’autodéfense Imghad et alliés).
Aussi, la non-interposition des forces internationales avec tous leurs moyens et la non-assistance des forces armées maliennes stationnées à Menaka et à Anderboukane, qui ont fait de ‘’nous pas bouger’’ en laissant les populations se faire massacrées. Elle a donné lieu à des protestations et à des condamnations indignées dont la légitimité même circonstancielle peut émouvoir.
La lutte contre le terrorisme doit être menée sans distinction de bannière, car la victoire est au prix de l’unité. Que les forces onusiennes barricadées dans leur mandat très peu apprécié et refusent de porter secours aux populations, mais comment comprendre l’absence et le silence des autorités de la Transition face à cet ignoble massacre perpétré sur le territoire de la République ?
Faudrait-il toutefois châtier ce silence qui sonne quelque peu l’impuissance et la culpabilité des FAMA et l’État malien absent depuis trop longtemps dans ces zones, tenues à l’écart pour appeler le chat par son ? Ce sont, en effet, les mêmes groupes armés, qui dans leur lutte d’influence, ont diabolisé l’armée malienne et l’État malien en les prêtant des intentions d’exterminer les populations si jamais on leur permettait de revenir dans ces zones sous leur contrôle. Et certains de ces groupes armés ont pris l’habitude, comme le cas de ce drame, d’exhiber et d’exposer les pauvres populations de ces zones (des enfants et des femmes) pour attendrir l’opinion internationale, si ce n’est comme bouclier humain.
Accusée d’avoir, de sang-froid, fait disparaître un groupe de Mauritaniens, les FAMA auraient-elles été bien inspirées de se déployer à Ménaka (à Tamalat et à Enchananen) pour défendre et de protéger les populations civiles à la place des forces de l’ONU toujours abonnées absentes ? Voici toute la quadrature de la violence à circonscrire par le renoncement à nos propagandes mensongères et meurtrières.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin