Le général Akin Öztürk est présenté comme le cerveau du coup d’Etat qui a ébranlé la démocratie turque dans la nuit de vendredi à samedi. Öztürk est l’ancien commandant de l’aviation. Il avait été nommé au Conseil supérieur militaire l’an dernier et devait prendre sa retraite le 30 août prochain.
Les arrestations d’officiers se multiplient dans les quatre coins de la Turquie, au lendemain de la tentative de coup d’Etat dirigé contre le président Tayyip Erdogan et son gouvernement. 34 généraux ont été écroués.
Le général Akin Öztürk apparaît comme le cerveau du putsch. L’ancien commandant de l’aviation avait été nommé à son poste en 2013 avant d’être remplacé en 2015 puis d’être nommé membre du Conseil supérieur militaire, chargé notamment des promotions au sein de l’armée.
Öztürk devait prendre sa retraite le 30 août prochain.
Ce dernier aurait lancé le putsch vendredi soir vers 22h, de la base d’Ankara, alors que tous les hauts gradés de l’aviation participaient à la cérémonie de mariage de la fille du général Ilhan Sanver, commandant des forces aériennes de combat.
Washington attend des preuves de la Turquie sur l’implication de Gülen dans la tentative de putsch
Interrogé sur la demande d’extradition de la Turquie concernant Fethullah Gülen, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a déclaré que la Turquie n’avait pas encore introduit une requête et que les autorités américaines aviseraient en fonction des preuves fournies par Ankara.
En déplacement au Luxembourg, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a indirectement répondu au Premier ministre turc Binali Yildirim qui avait déclaré qu’un pays ami ne saurait héberger Fethullah Gülen, l’imam turc vivant en Pennsylvanie depuis 1999 et présenté par le pouvoir turc comme l’instigateur du coup d’Etat perpétré dans la nuit de vendredi à samedi.
Kerry a indiqué que la Turquie n’avait pas encore introduit une demande d’extradition et que les autorités américaines attendaient des preuves pour répondre à cette demande. “Je m’attends à ce que des questions soient posées au sujet de ce dernier”, a-t-il ajouté.
Il a déclaré que Washington était disposé à coopérer avec la justice turque qui a lancé une enquête sur le putsch déjoué. Il s’est également entretenu avec son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu.
Huit militaires turcs arrêtés en Grèce après avoir fui
Le ministère grec de l’Intérieur a annoncé samedi l’arrestation de huit militaires arrivés en Grèce à bord d’un hélicoptère de l’armée turque.
Leur appareil, un Black Hawk, a atterri en milieu de journée à Alexandroupolis, une ville du nord-est de la Grèce située à une cinquantaine de kilomètre de la frontière turque.
Ces huit hommes ont aussitôt demandé l’asile politique, a précisé le ministère de l’Intérieur.
Deux sources gouvernementales grecques ont indiqué que leurs requêtes seraient examinées par les autorités.
Ils doivent comparaître dimanche devant un magistrat, a ajouté l’une des sources.
Ankara demande à Athènes de lui remettre les putschistes
Le ministre turc des Affaires étrangères a fait savoir via Twitter qu’il avait demandé à Athènes de les remettre aux autorités turques.
Selon la chaîne de télévision publique grecque ERT, les hommes arrêtés ont pris part à la tentative de coup d’Etat qui a ébranlé le pouvoir turc dans la nuit de vendredi à samedi.
L’hélicoptère à bord duquel les huit hommes ont pris la fuite sera immédiatement restitué à la Turquie, ont dit les sources.
Vague d’arrestations et de suspensions au sein de la justice turque
Dix juges du Conseil d’Etat ont été placés en détention, 38 magistrats de la juridiction ainsi que 140 juges de la Cour de cassation sont sous le coup d’un mandat d’arrêt.
Le juge constitutionnel Alparslan Altan a également été appréhendé.
Selon l’agence de presse officielle Anadolu, dix magistrats du Conseil d’Etat ont été arrêtés. 38 juges du Conseil d’Etat et 140 de la Cour de cassation font l’objet d’un mandat d’arrêt.
La présidente du Conseil d’Etat Zerrin Güngör a convoqué une réunion d’urgence. Plusieurs membres de la cour suprême auraient refusé de participer arguant de la présence de juges “gülenistes”, du nom de Fethullah Gülen, accusé par le pouvoir turc d’être l’instigateur de la tentative du coup d’Etat.
De son côté, le Conseil supérieur des juges et des procureurs (HSYK) a décidé de suspendre 2745 magistrats. Cinq membres du HSYK ont été relevés de leur fonction.
Le HSYK a mis fin aux vacances judiciaires et a rappelé tous les magistrats à reprendre leur poste.
ZAMAN FRANCE
La rédaction