La période chaude des années de rébellion succèdent à des temps certainement porteurs d’espoir dans les régions nord du pays. L’un des signes les plus tangibles de la normalisation est la mise en place des autorités intérimaires dont la mise devait commencer le 15 juillet dernier et qui, suite aux évènements de Gao, a été repoussé à une date ultérieur. Malgré le battage médiatique autour de la question, peu de Maliens reconnaissent avoir compris les enjeux de la nouvelle mesure.

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«Je ne comprends rien à cette histoire. Il y a tellement d’informations que l’on s’y perd ! ». Fousseyni Sidibé, employé de bureau, résume le point de vue de nombre de Maliens sur la question des autorités intérimaires. « Pourtant très simple », rétorque le secrétaire général du ministère de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat (MDRE), département principalement en charge du dossier. « L’Accord de paix prévoit d’améliorer la gouvernance des collectivités et de permettre, en attendant que des voies légales soient installées, la mise en place d’autorités intérimaires en charge avec le représentant de l’Etat dans la zone concernée, de relancer le fonctionnement administratif, la fourniture des  services sociaux aux populations, mais aussi de préparer de nouvelles élections », explique Adama Sissouma.

La controverse provient, selon lui, d’un déficit d’information et de communication afin que l’opinion publique comprenne mieux la chose. « Auparavant, il y avait des délégations spéciales. Mais elles étaient limitées, tant par leur composition que par leur mandat. La modification du texte permet de corriger cela », poursuit-il.

Soucieux de préserver la cohésion et la paix sociale, le gouvernement de la République, la coordination et la Plateforme, tout en reconnaissant la nécessité de restaurer sans délai la sécurité et celle de promouvoir la paix et la stabilité au Mali, ont décidé d’installer les autorités intérimaires, prévues par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger conformément à l’Annexe 1 de l’Accord,  dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal Taoudénit et Ménaka. La période intérimaire a pour objectif de permettre  l’adoption des textes réglementaires, législatifs, voire constitutionnels, permettant la mise en place et le fonctionnement du nouveau cadre institutionnel, politique, sécuritaire, de développement économique social et culturel, de justice et de réconciliation nationale. De réviser la loi électorale de manière à assurer la tenue au niveau local, régional, et national au cours de la période intérimaire, des élections en vue de la mise en place des organes prévus par l’Accord.

C’est aussi d’appliquer les mesures et arrangements relatifs au rétablissement de la paix, à la cessation des hostilités et à la réforme de sécurité et de défense reconstituées en vue de renforcer son professionnalisme et son caractère républicain, en même temps de veiller à l’adoption des mesures convenues pour faire face au défi du terrorisme et l’extrémisme et éviter toute répétition de l’exclusion, la manipulation et l’impunité et, enfin, appliquer l’Accord conformément aux chronogramme de sa mise en œuvre.