IBK a démarré avec une année difficile à cause de la crise que traverse le pays. Il a trouvé un pays à terre avec des institutions fragiles, des partenaires qui ont suspendu leur aide. C’est dans ces conditions qu’il est venu au pouvoir et dans lesquelles il est en train d’évoluer. En une année, ce n’est pas facile de s’en sortir « , a affirmé Bouréma Touré, professeur à l’université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB).
Par contre, il faut reconnaître qu’il a commis des erreurs de gestion. » Nous sommes dans un pouvoir africain où tout est symbolique, où le comportement du peuple est le reflet de ses dirigeants. Il y a eu des erreurs commises dans la gouvernance qui ont accentué davantage les difficultés de fonctionnement de l’Etat. De ces erreurs, il faut vite tirer des leçons, se ressaisir et repartir sur de nouvelles bases « , a suggéré le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement supérieur de l’ULSHB. Se prononçant sur le secteur de l’éducation, le professeur d’enseignement supérieur affirme qu’il traverse une situation difficile et que le régime tarde à se prononcer. Le problème du secteur, selon lui, se résume à deux aspects. » Il s’agit des hommes, c’est-à-dire la gestion politique et les moyens. De ces deux côtés, rien n’a été fait depuis l’arrivée du président « .
Pire, poursuit-il, » il y’ a des problèmes de gestion qui se sont manifestés par des indicateurs avec l’organisation des examens du fondamental jusqu’au supérieur « . S’agissant de la réforme de l’enseignement supérieur, le syndicaliste regrette qu’elle tarde à démarrer. Pour apporter des solutions aux problèmes de l’éducation, Bourama Touré propose la remise en cause de beaucoup de choses. » Ce qu’il faut savoir, l’éducation ne peut pas se porter au mieux lorsque les dirigeants n’en font pas leur affaire. L’éducation est le premier pilier du développement. Pour qu’elle se porte mieux, il faut que les dirigeants prennent des décisions politiques courageuses « .
Il a salué au passage les efforts du ministre de l’Enseignement supérieur. Pour lui, ces efforts n’ont pas bénéficié de l’appui du chef de l’Etat comme ce fut le cas ailleurs. « Il y a de l’espoir avec ce ministre dans la mesure où même s’il n’est pas du corps enseignant, il est pragmatique, il a le franc-parler. Par contre, il a une marge de manœuvre limitée. Son département doit être un département d’Etat pour qu’il puisse prendre des décisions. Dans le cas contraire, il faut que le président s’investisse et donne un coup de pouce au secteur de l’éducation. Dans tous les pays, que ça soit au Niger, au Sénégal et au Burkina Faso, par exemple, c’est le chef de l’Etat qui a pris des décisions courageuses pour reformer le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur. C’est ce que doit faire le président IBK pour la suite de son mandat », a conclu le professeur Touré.
Moussa SIDIBE
SOURCE: L’Indépendant