La situation sur le marché alimentaire mondiale
Notre attention a été attirée par l’article de l’Ambassade des États-Unis au Mali publié le 4 août 2022 dans le journal respecté Essor, «Crise alimentaire : les Etats-Unis octroient 20,5 milliards de FCFA au Mali», qui informe sur l’aide américaine au Mali pour résoudre les problèmes alimentaires. La Russie et sa prétendue «invasion injustifiée de l’Ukraine» sont accusées d’avoir créé les conditions d’une crise alimentaire mondiale. Laissant à la conscience (grand doute que les partenaires américains en aient une) de l’Ambassade américaine au Mali le soin de faire de telles affabulations antirusses, nous voudrions porter à la connaissance des lecteurs maliens les véritables raisons de la crise alimentaire et de l’Opération militaire spéciale en Ukraine.
La Russie n’a pas envahi l’Ukraine. L’objectif ultime de l’opération militaire spéciale, qui a été lancé le 24 février 2022, est de libérer Donbass et de protéger sa population. Depuis huit ans, Kiev sabotait les accords de Minsk en bombardant les civils. En janvier-février 2022, ces bombardements se sont intensifiés 3-4 fois.
De plus, comme on le sait, la crise alimentaire dure depuis au moins deux ans, et non depuis le début de l’opération militaire spéciale (cela a notamment été mentionné par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de sa tournée africaine : le 24 juillet en Egypte, le 26 juillet en Ouganda). Cette crise est principalement due aux erreurs systémiques et aux mauvais calculs des politiques macroéconomiques, énergétiques et alimentaires des pays occidentaux, qui, en 2020-2021, ont fortement « pompé » les systèmes financiers nationaux avec de l’argent bon marché pour faire face aux conséquences du coronavirus, et qui ont réorienté les systèmes alimentaires et d’approvisionnement vers eux-mêmes. L’épidémie de COVID-19 a elle-même eu un impact, perturbant les chaînes d’approvisionnement, doublant les coûts de transport et augmentant considérablement les taux d’assurance. Les mesures restrictives ont provoqué des perturbations dans le trafic de marchandises, réduit considérablement les volumes de fret et augmenté les coûts de transport.
Les tendances négatives sur les marchés mondiaux de l’alimentation, de l’énergie et de l’industrie ont été exacerbées par la pression économique unilatérale de « l’Occident collectif » sur la Russie. Les terminaux portuaires à l’étranger, par lesquels les produits alimentaires et industriels russes étaient expédiés, ont été bloqués. Sous la pression de l’Occident, certaines banques et sociétés financières et logistiques internationales ont cessé de prêter, d’assurer et de servir les ventes de nourriture et d’engrais en provenance de Russie. Les sanctions, y compris les menaces d’arrestations massives de navires à cargaison sèche et la déconnexion des institutions financières russes du système SWIFT, le refus d’assurer les navires et les cargaisons, et les restrictions imposées par les compagnies de transport internationales ont fortement exacerbé le problème de la perturbation des chaînes logistiques et financières impliquant des opérateurs économiques russes. Les restrictions directes et indirectes ont également touché les biens nécessaires pour la production de produits agricoles et d’engrais – équipements et composants pour les machines agricoles, semences, etc. Il est clair que la campagne de sanctions occidentales sans précédent contre la Russie menace d’avoir des conséquences désastreuses, notamment pour la sécurité alimentaire mondiale. Le maintien des restrictions existantes et la menace de nouvelles restrictions ne feraient qu’accroître la panique et l’instabilité sur les marchés alimentaires mondiaux, dans le secteur de l’énergie et dans l’industrie. Compte tenu du rôle de la Russie dans le commerce agro-industriel, de telles restrictions ne peuvent qu’affecter l’approvisionnement alimentaire de nos partenaires.
La Fédération de Russie, en tant que participant responsable au marché alimentaire mondial, entend continuer à remplir scrupuleusement ses obligations au titre des contrats internationaux d’exportation de produits agricoles, d’engrais, d’énergie et d’autres produits d’importance critique. Nous sommes profondément préoccupés par une éventuelle crise alimentaire et nous sommes bien conscients de l’importance de l’approvisionnement en biens socialement importants, notamment en denrées alimentaires, pour le développement socio-économique des États du Continent Africain.
Les accusations portées à l’encontre de notre pays par l’Ambassade des États-Unis au Mali et les tentatives de multiplier les campagnes de propagande sur l’alimentation relèvent d’une concurrence déloyale. Nous sommes convaincus que tous les acteurs responsables du marché mondial comprennent le réel contexte qui se cache derrière les attaques antirusses et qu’ils poursuivront une coopération constructive avec notre pays sur une base pragmatique et mutuellement avantageuse.
Ambassade de la Fédération de Russie au Mali