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L’Allemagne au chevet du G5 Sahel: Un signe de pragmatisme et de sincérité

En marge de la visite d’amitié et de travail de 48 heures qu’elle a entamée le 1er mai dernier au Burkina Faso, la chancelière allemande, Angela Merkel, a participé, aux côtés des présidents Roch Marc Christian Kaboré du Burkina, Mahamadou Issoufou du Niger, Ibrahim Boubacar Kéita du Mali, Idriss Déby Itno du Tchad et Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, à un sommet extraordinaire du G5 Sahel, tenu le même jour dans la capitale burkinabè, sur la question du terrorisme et de l’opérationnalisation de la force conjointe.

L’occasion, pour elle, de passer en revue l’aide de son pays dans le cadre du G5 Sahel et surtout d’annoncer le versement effectif de sa part contributive de 60 millions d’euros.

Ouagadougou valait bien un détour

Une démarche empreinte de pragmatisme et de sincérité, quand on sait que bien des contributions annoncées dans le cadre de l’opérationnalisation de la force conjointe, restent encore au stade de simples promesses alors que le nerf de la guerre demeure le Talon d’Achille de cette force militaire qui peine à déployer ses ailes dans le Sahel pour aller à l’assaut des « barbus ». C’est dire si pour prendre le pouls de la situation et se faire une idée plus précise de l’ampleur de la menace terroriste dans le Sahel, Ouagadougou valait bien un détour. Et la chancelière allemande ne s’y est pas trompée en venant à la rencontre des chefs d’État des pays concernés, qui ont saisi l’occasion pour lui faire part de leurs préoccupations et de leur lecture de la situation qui passe, entre autres, par la résolution de la crise en Libye. En tout cas, c’est ce que traduisent visiblement les craintes du président burkinabè, président en exercice du G5 Sahel, pour qui, « si la question libyenne n’est pas réglée, tous nos efforts dans le cadre du G5 Sahel seront vains ». Raison pour laquelle ils ont « pensé qu’il était important qu’elle use de son leadership aussi bien en Europe que dans plusieurs institutions, pour faire un plaidoyer en faveur du G5 Sahel sur l’ensemble de ces questions ». Une doléance qui ne semble pas tombée dans l’oreille d’une sourde puisqu’en plus de mesurer la gravité de l’heure et de relever la nécessité d’agir vite en réponse aux terroristes, Angela Merkel a promis de porter le message de détresse des chefs d’État des pays du G5 Sahel dans l’objectif du respect, dans les meilleurs délais, des engagements pris par les différentes parties. C’est dire qu’avec cette visite de la chancelière allemande au Burkina et sa participation à ce sommet extraordinaire du G5 Sahel, on peut avoir bon espoir. D’autant que dans le cadre de la coopération bilatérale avec le pays des Hommes intègres, Berlin annonce, selon le chef de l’État burkinabè, une aide de 46 millions d’euros, qui devrait permettre une meilleure prise en charge de la question sécuritaire au Nord et à l’Est du pays, et la conduite « d’actions qui aideront à renforcer la résilience des populations de ces zones », en mettant « l’accent sur le renforcement de la formation de nos Forces de défense et de sécurité y compris en matière de droits humains ainsi que la possibilité d’une dotation en équipements ».

On a des raisons de croire que Berlin restera fidèle à sa réputation et mettra un point d’honneur à tenir ses promesses

En attendant la concrétisation de ces réalisations qui serait une véritable bouffée d’oxygène pour le Burkina et particulièrement les populations des zones concernées, l’on peut déjà saluer la démarche de la chancelière allemande, qui est la preuve de l’attachement de son pays à la cause des pays en proie au terrorisme et qui s’inscrit, peut-on dire, dans une logique de respect de ses engagements et de solidarité envers les pays du Sahel. Et l’on a des raisons de croire qu’une fois de plus, Berlin restera fidèle à sa réputation et mettra un point d’honneur à tenir ses promesses et ses engagements. En tout cas, en frappant à la porte de l’Allemagne, les pays du G5 Sahel semblent avoir frappé à la bonne porte. Puisqu’en plus d’être dans le concret, ce qui lui a déjà permis d’honorer sa part contributive dans le financement du regroupement, la première puissance économique européenne est une voix qui compte, et accepte de porter le plaidoyer de la cause de la force conjointe. Ce, au moment où des voix et pas des moindres, s’élèvent en Afrique pour dénoncer l’attitude de pays européens qui contribuent à entretenir le terrorisme en Afrique, en continuant de déverser, par des circuits obscurs et détournés, des armes et autres engins sophistiqués de la mort sur un continent où l’insécurité le dispute à la dictature. 
En tout état de cause, il est temps, pour les Africains, de comprendre que dans cette lutte contre la pieuvre terroriste, qui s’apparente à une lutte pour la survie, ils doivent d’abord et avant tout compter sur leurs propres forces. Car, comme le dit l’adage, « qui dort sur la natte d’autrui, dort par terre». Et dans cette course aux financements pour l’opérationnalisation de la force conjointe, il y a malheureusement lieu de croire qu’à force d’attendre l’aide de l’extérieur, les Africains dorment par terre, en laissant leur sort à la bonne volonté de l’extérieur. Il est donc temps de se relever et de songer à se procurer sa propre natte. Il y va de l’intérêt et de la sécurité de nos pays.

A. Diallo

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