Après un sommeil de plusieurs mois, le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) est réactivé par l’Algérie.
Le Cemoc se réunit épisodiquement. Sans prolongement opérationnel toute fois. La dernière réunion a eu lieu au Tchad en juillet dernier, mais sans grandes conclusions. Depuis la situation a eu tout le loisir de se dégrader aux frontières sud de l’Algérie.
L’instabilité au Nord-Mali, le chaos libyen et les menaces de plus en plus pressantes de Boko Haram près du Lac Tchad semblent avoir décidé l’Algérie et les pays du Sahel à réactiver le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc).
Mercredi, le Conseil des chefs d’état-major de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger a tenu une réunion au siège du commandement de la 6ème région militaire à Tamanrasset, sous la présidence du vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah. La rencontre porte sur un échange d’analyses et d’informations, et l’établissement du bilan des actions, conformément à la stratégie de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée adoptée entre ces pays.
Dans une allocution en début des travaux, le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, a indiqué que cette rencontre permet de débattre de différents aspects de la coopération en perspective, pour parvenir à “déterminer les missions du nouveau mécanisme de coopération que constitue le CEMOC (comité d’état-major opérationnel conjoint), et, de là, à confirmer notre capacité d’adaptation, de coordination et d’accompagnement des développements de la situation et de notre préparation à y faire face”, a-t-il ajouté.
Après avoir présenté une analyse minutieuse de la situation dans la région, le général de corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, a conclu à la nécessité de renforcer la coopération et la coordination, rappelant, à ce titre, les efforts qui ont été déployés, et qui le sont encore, par l’Algérie pour trouver un règlement politique à la crise malienne. Des efforts qui, a-t-il dit, “ont permis de finaliser un projet d’accord définissant les grandes lignes d’une démarche pour un retour à la paix et la réconciliation nationale dans ce pays, tout en préservant son intégrité territoriale, sa souveraineté nationale et son caractère républicain”.
Le général de corps d’Armée a ajouté que des efforts similaires sont entrepris pour l’élaboration d’un projet de médiation pour l’instauration d’un dialogue global en Libye, accepté par l’ensemble des courants sur la scène libyenne, “sans recours à la violence, et loin de toute forme d’intervention dans les affaires intérieures de ce pays”.
Comme pour répondre à ces pays qui demandent, comme Idriss Deby, l’intervention de l’ONU en Libye, le vice-ministre de la Défense a déclaré : “Nous exprimons notre attachement total à ce cadre de coopération dans le cadre duquel nous exprimons, en toute liberté et dans la sérénité, notre point de vue et analyse sur les questions sécuritaires concernant notre région”.
L.M. avec APS