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L’Algérie signe son retour dans le dossier «Nord Mali» et prône… «Autonomie et amnistie» au profit des combattants touaregs…

Une nouvelle rencontre entre protagoniste de la crise malienne aura lieu à Bordj Badji Mokhtar  dans le sud algérien au cours de ce mois de mars. Les questions, selon les autorités algériennes porteront sur «la mise en place de camps pour protéger les combattants des mouvements armés, la proclamation d’une amnistie par le gouvernement au profit des combattants touaregs et l’organisation d’un référendum dans la région de l’Azawad pour l’autonomie de la région du Nord-Mali». En clair, ceux qui avaient donné l’Algérie pour K.O dans la crise malienne après le passage remarqué  du souverain chérifien à Bamako doivent certainement revoir leur copie.

 Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal président malien Ibrahim Boubacar Keïta IBK

 

La nouvelle a été largement relayée par les médias algériens : de nouveaux  pourparlers s’ouvriront, courant mois de mars, dans la localité de Bordj Badji Mokhtar dans l’extrême sud algérien (1.430 km au sud d’Alger), entre protagonistes de la crise malienne.  Y prendront part le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA et le gouvernement malien qui sera représenté par le mouvement Ganda Koi (maîtres de la terre). C’est du moins ce qu’a révélé Moulay Ben Ammar al-Hassani, notable et médiateur  algérien.

 

 

Et toujours selon M. Ben Ammar al-Hassani, «les autorités algériennes proposeront aux différents protagonistes, entre autres, la mise en place de camps pour protéger les combattants des mouvements armés, la proclamation d’une amnistie par le gouvernement au profit des combattants touaregs et l’organisation d’un référendum dans la région de l’Azawad pour l’autonomie de la région du Nord-Mali».

 

 

L’on retiendra que la  proposition algérienne relative à l’autonomie contrastent manifestement avec la position malienne : «Point d’autonomie et /ou d’indépendance.  C’est du moins ce qu’a déclaré le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Sur le second volet par contre, à savoir, l’amnistie pour les combattants touaregs, les deux parties semble sur la même longueur d’ondes. Et pour cause : l’Etat malien a d’ores et déjà suspendu la procédure judiciaire concernant les présumés auteurs de crimes de guerre. Et cerise sur le gâteau, certains ont même été élus députés sous la bannière du parti présidentiel.

 

 

La nouveauté lors de cette prochaine rencontre de Bordj Badji Mokhtar, sera la participation du Ganda-Koy. «Les vrais propriétaires terriens» comme ils s’appellent seront en effet à leur première participation à un sommet de cette nature. Soulignons que le Ganda-Koy a été jusque là snobé aussi bien par les autres mouvements  armés que par l’Etat du Mali. Il censé représenté ce dernier à Bordj Badji Mokhtar.

 

 

Le cafouillage

Dans un communiqué rendu public, le Mouvement Arabe de l’Azawad, dit s’en tenir au seul accord de  Ouaga. Pour sa part, le MNLA, a récemment eu recours au Maroc pour entamer de nouvelles négociations avec l’Etat malien. Auparavant, il disait ne s’en tenir qu’aux accords d’Alger. Et voilà que l’Algérie, à son tour, entend encore réunir tous les protagonistes autour d’elle en vue de trouver une issue à la crise. Récapitulons: Ouaga, Alger, Rabat, encore Alger, en passant, bien entendu, par Nouakchott, Doha (Qatar) ! En somme, la situation ne semble pas évoluée nonobstant la foultitude de médiateurs et d’initiatives. Pis, Kidal reste occupé ! A se demander finalement si IBK n’a pas perdu le Nord.

B.S. Diarra

 

Communiqué de presse du Mouvement Arabe de l’Azawad

Le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) prend acte de l’organisation par la Minusma (mission des nations unies pour la stabilisation du mali) à Bamako les 13 et 14 février 2014 des ateliers pour partager les leçons tirées des accords passés entre les mouvements armés de l’Azawad et le gouvernement malien 1991, 1992, 2006…) ainsi que d’autres expériences internationales en matière de règlement de conflit.

 

Le MAA est cependant surpris par la signature, à l’issue des dits ateliers, d’un document intitulé ‘’modalités opérationnelles du cantonnement’’. Par conséquent, il déclare officiellement qu’il n’est pas engagé par un tel document qu’il considère comme nul et non avenu.

 

 

Le MAA, regrette également que ; ni la Minusma, ni la partie gouvernementale malienne, n’accorde toute l’importance requise à la création de conditions sereines, objectives et transparentes à la poursuite du dialogue politique induisant de véritables négociations politiques quant au fond du conflit.

 

Le MAA encourage et attend, désormais, de la Minusma, qu’elle s’en tienne à l’application des accords de Ouagadougou et à plus de neutralité entre les parties belligérantes dans le cadre de sa mission de stabilisation du Mali Tout en réaffirmant son engagement dans la recherche de la paix et son attachement indéfectible aux discussions inclusives, il invite le gouvernement malien à convenir, préalablement entre belligérants, des modalités du cadre du dialogue inclusif ainsi qu’un protocole de négociations consensuel.

 

Faute d’une telle démarche, le MAA, en tant que partie en belligérance avec l’Etat malien tout comme le MNLA et HCUA, rejette toutes discussions sur le cantonnement mais aussi sur le fond avec des groupes qui ne se sont jamais déclarés en état de belligérance avec le Mali.

 

Sur la question du désarmement, le MAA s’en tient aux dispositions de l’accord de Ouagadougou ainsi qu’aux dernières déclarations des quinze membres duconseil de sécurité de l’ONU, lors de la mission onusienne de février 2014 auMali. En effet, en l’absence d’un accord politique avec le gouvernement malien, il est absolument hors de question d’envisager un quelconque désarmement des forces armées du Mouvement Arabe de l’Azawad ainsi que d’un retour des réfugiés azawadiens.

 

 

Le MAA exprime, sa vive indignation face aux massacres et tueries que continuent de perpétrer l’armée malienne depuis son retour dans l’Azawad dans le sillage de l’opération serval et de la projection des forces onusiennes ainsi que leur stupeur devant le silence assourdissant de la communauté internationale.

Tinadima, le 28 février 2014

Pour le Mouvement Arabe de l’Azawad,

Le Porte parole – Boubacar Ould Taleb

SOURCE: La Sentinelle

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