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L’Algérie accusée d’avoir abandonné 13.000 migrants dans le désert

Au sud de l’Algérie, des centaines de migrants marchent dans le désert, sans eau ou assistance. Hommes, femmes (parfois enceintes) et enfants sont refoulés à la frontière du Niger. Depuis plus d’un an, pas moins de 13.000 migrants ont été abandonnés par l’Algérie en plein Sahara, ces 14 derniers mois. Au courant, l’Europe ferme les yeux.

Une crise des migrants sévit le long de la frontière du Niger, où des milliers de réfugiers sont refoulés par les autorités algériennes et abandonnés à leur propre sort dans le désert, sous des chaleurs pouvant atteindre 48 degrés.

Entre 10.000 et 13.000 migrants
Les premières alertes datent de quelques mois et, en mai dernier, une agence des Nations Unies a mis en garde contre le traitement inhumain accordé par l’Algérie, au sud du pays. Les chiffres avancés sont vertigineux. Depuis septembre 2017, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a déployé des rondes d’observation non loin de la frontière algéro-nigérienne, a indiqué avoir porté son soutien à près de 10.000 migrants. Certains évoquent 13.000 personnes délaissées en quatorze mois.

Ces migrants viennent d’Afrique de l’ouest et veulent rejoindre l’Europe via la Libye. Ils sont contraints de traverser l’Algérie, route la plus directe pour atteindre leur destination. À leur entrée sur le territoire, ils sont arrêtés, entassés dans des bus et lâchés en plein désert. Les plus chanceux parviennent à traverser le désert et parcourir les 15 km qui les sépare du village d’Assamaka au Niger.

“J’ai perdu mon bébé dans le désert”
D’autres errent des jours et des nuits, peu survivent, d’autres sont sauvés par une équipe de sauvetage de l’ONU. La vingtaine de survivants interrogés par l’Associated Press (AP) ont raconté que les membres de leur groupe avaient été avalés par le désert. Des femmes enceintes ont, quant à elles, perdu leur bébé.

“J’étais enceinte et j’ai fait une fausse-couche sur la route”, a déclaré au micro de France 3, Janet Kamara, migrante libérienne. “Une jeune camerounaise aussi. Nous avons perdu notre bébé”.

L’organisation mondiale pour les migrations ont mis en place des patrouilles au départ de la ville frontalière d’Assamakka, pour leur venir en aide.

“Point zéro”
Selon l’un des observateurs, les migrants sont rassemblés par centaines, entassés dans des camions et renconduits “au point zéro”, soit à l’entrée du territoire nigérien, en plein désert. “Ils nous ont jetés dans le désert, sans nos téléphones, sans argent”, a dénoncé à l’AP un migrant sénégalais, dont les propos sont corroborés par des vidéos récoltées par l’agence de presse depuis des mois.

Les images montrent des centaines de personnes s’éloignant des files de camions et autobus, devant parfois éviter les tirs des gendarmes en leur direction.Les expulsions massives se sont intensifiées en octobre 2017, date à laquelle l’Union Européenne a mis à nouveau la pression sur les pays d’Afrique du Nord pour qu’ils bloquent les migrants désireux de traverser la Méditerranée ou tenter de pénétrer le continent via le Maroc ou l’Espagne.

“Campagne malveillante”
Selon un porte-parole de l’UE, l’Europe est au courant des agissements de l’Algérie, mais se borne à se réfugier derrière la souveraineté des pays à expulser des migrants “conformément au droit international”. Les autorités algériennes, elles, réfutent toute critique selon laquelle elles contreviennent au droit des migrants en les abandonnant dans le désert.

Elle qualifie ces allégations de “campagne malveillante” destinée à enflammer les pays voisins.”Ils viennent par milliers. Cette fois, les expulsions que je vois, je n’ai jamais rien vu de tel”, a déclaré Alhoussan Adouwal, un représentant de l’OIM. Installé à Assamaka, il est présent pour alerter toute nouvelle arrivée et tenter d’organiser le sauvetage de ceux qui sont encore dans le désert. “C’est une catastrophe”, s’est-il alarmé.

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