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L’affaire Michel Tomi se corse : Interdiction pour le suspect de quitter la France Un colonel de la Gendarmerie française en charge de la sécurité d’IBK également interpellé

Il s’appelle Gallois, Colonel et ancien de la Gendarmerie française (GIGN). Il a été également mis en examen par la justice française dans le cadre de l’affaire Michel Tomi. Les jugent lui reprochent les contours d’un contrat douteux portant sur la protection d’IBK

 Frédéric Gallois colonel cign affaire tomi

Mis en examen en milieu de semaine, Michel Tomi a été présenté à un juge d’instruction parisien vendredi dernier. Les griefs retenus contre lui sont, entre autres : « corruption d’agent public étranger », « complicité de faux et d’usage de faux », « abus de confiance », « complicité et recel d’abus de biens sociaux », « faux et usage de faux », « travail dissimulé » et « obtention indue d’un document administratif ». 

Michel Tomi n’est pas le seul visé par la justice française. Six autres personnes dont un ex-colonel de la gendarmerie française ont été également mises en examen. Il s’agit en l’occurrence de Frédéric Gallois, promoteur d’une société de sécurité privée dénommée «Gallice».

En 2013, ladite société a obtenu de l’Etat du Mali, un contrat portant sur la protection du président Ibrahim Boubacar Keïta. Et Michel Tomi en a été le facilitateur. Mais ce n’est pas le contrat en tant que tel qui pose problème aux enquêteurs français, mais plutôt des versements suspects effectués plus tard sur la base de documents considérés comme faux, du moins par la justice française.

Aussi, ce n’est pas l’Etat malien pourtant signataire dudit contrat qui a effectué les premiers paiements à la société « Gallice », mais une structure étrangère fortement soupçonnée par la justice française d’avoir des liens avec Michel Tomi. C’est dans ce cadre que Fréderic Gallois a été mise en examen. Et interdiction faite à Michel Tomi de quitter la France.

B.S. Diarra

Michel Tomi se défend :

« Je ne suis pas un parrain »

Dans un entretien à L’Express, Michel Tomi, 66 ans, richissime entrepreneur corse visé, depuis juillet 2013, par une enquête pour « blanchiment aggravé » et soupçonné de corruption, riposte. « Allez, je veux bien concéder que je suis un homme d’honneur », ironise-t-il. 

Les policiers qui enquêtent sur vous vous décrivent en « parrain des parrains corses ». Comment réagissez-vous?

Ca me fait rire. Où l’imagination va-t-elle se nicher? J’ai vraiment du mal à comprendre. Ma vie est en Afrique. Je n’ai aucune affaire en Corse, où je ne vais plus. Je suis un homme d’affaires, président d’un groupe important. Pas un parrain. Allez, je veux bien concéder que je suis un homme d’honneur car j’ai le respect de la parole donnée…  

(…)

Quelles sont au juste vos relations avec Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK, l’actuel président malien?

Nous sommes frères. 

Au sens maçonnique du terme?

La franc-maçonnerie n’a rien à voir là dedans. 

Faut-il le comprendre à l’africaine alors?

A l’africaine, à la bretonne ou à l’auvergnate… Cela relève de l’amitié. Parfois, les choses les plus simples sont décidément les plus difficiles à faire comprendre. Avec IBK, nous nous connaissons depuis plus de vingt ans. Parler de corruption, comme le suggère la justice française, n’a aucun sens. Les présidents africains ne sont-ils pas supposés avoir de l’argent? Comment les corrompre? Nous avons le droit de déjeuner ensemble. Si nous avions quelque chose à cacher, croyez-vous que nous serions allés à la maison de la Truffe? L’épisode remonte à deux ans, à l’époque où il n’était pas encore président. Je ne pense pas que l’on puisse parler de corruption pour un repas. Si vous venez chez moi, je ne vais pas vous faire payer l’hébergement. Et je vous inviterai à déjeuner. Lorsque, par souci de discrétion, IBK est allé réaliser un bilan médical à Marseille plutôt qu’à Paris, il était en voyage officiel: nous étions escortés par des policiers français. Vous parlez d’une opération clandestine! 

Vous êtes visé par une information judiciaire pour « blanchiment aggravé », ce qui suppose que la justice s’interroge sur vos sources de revenus.

Qui dit « blanchiment » dit « argent sale ». Tous mes revenus sont légaux. Je défie quiconque de trouver un compte caché à l’étranger à mon nom. Les transactions se font dans des banques africaines, dans la clarté la plus totale. En France, je ne dispose que d’un compte courant. Lorsque je m’y rends, je déclare mon agent liquide à la douane. J’ai la conscience tranquille. 

Vos amis font remarquer que, grâce à votre entregent en Afrique, vous aidez la diplomatie et l’économie française. Que vous défendez le drapeau. Quel est au juste votre rôle?

Je séjourne au Gabon, au Mali, au Cameroun, au Congo. Quand des sociétés françaises cherchent à s’implanter sur ces marchés, je les aide bien sûr. Cela me paraît naturel. Si je peux rendre service, je rends service. Croyez-moi, il n’y a aucun calcul derrière tout ça.  

Par Eric Pelletier,

Source « l’Express – http://www.lexpress.fr/

FMI et marché  des armements au Mali Le réseau Michel Tomi encore cité

Dans le cadre de l’enquête portant sur Tomi Michel, les juges français ont mis en examen un autre suspect spécialisé dans la fourniture de matériel militaire et ayant bénéficié d’un contrat douteux au Mali.

De nombreux chefs d’entreprises françaises ont été récemment introduits au Mali par Michel Tomi. Parmi eux, le responsable d’une société ayant bénéficié de contrats de fourniture de matériel militaire. La justice française a établi le lien entre ce négociant et l’affaire portant sur le marché des armements contestée par le Fonds Monétaire International (FMI) au même titre que l’achat d’un Boeing 737 par la présidence malienne.

Le contrat en question est évalué à plus de 63 milliards F CFA et a été attribué sans appel d’offre. Toute chose qui a effarouché l’Institution financière internationale et l’incité à geler sa coopération d’avec le Mali.

L’on comprend mieux maintenant les raisons pour lesquelles la justice française tente d’en savoir davantage sur les relations du corse avec le président malien.

B. Diarrassouba

SOURCE: La Sentinelle

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