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L’affaire d’abattage clandestin : Les jeunes du GMS trahis par la hiérarchie

C’est à la faveur d’un point de presse animé le vendredi 29 mai au GMS que les jeunes du Syndicat National de la Police (SYNAPOL), section du Groupement Mobile de Sécurité (GMS) ont exprimé leur indignation face à l’attitude de leur hiérarchie dans l’affaire dite «Mission de lutte contre l’abattage clandestin» qui a lieu dans la nuit du vendredi au samedi 23 mai 2015

Le dit point de presse était animé par Haï Dramé, secrétaire général par intérim, en présence des sergents Abdrahamane Bagayoko, Bakary Bengaly, Cheick O Bah et de Yacouba Diarra tous membres du bureau.

Ce point de presse avait pour objectif pour les jeunes  d’exprimer leur indignation face à l’attitude de la hiérarchie. Selon le conférencier, «Pour cette mission, 10 agents étaient sur le terrain. Leur mission était de sécuriser les agents de la direction régionale de la santé. L’opération a eu lieu au marché de Ouolofobougou-Bolibana entre 5 heures et 6 heures du matin. Arrivée sur les lieux, la délégation trouva des hommes en train d’abattre comme prévu des animaux dans le marché, ils furent alors interpellés et quand les éléments de la direction ont voulu emporter les viandes, d’autres personnes sortent des coins du marché pour s’interposer. Les policiers tentent de les empêcher. Ce fut le début d’une altercation entre policiers et assaillants. Un gros-bras arrache l’arme d’un policier qu’il avait en main et déclenche des coups de feu. Des personnes blessées dont un vétérinaire et deux assaillants. Le loubard parvint malgré tout à saisir l’arme du policier qui a reçu à enlever le chargeur. Après cette bavure pour dégager leur responsabilité, la hiérarchie a décidé de punir deux d’entre eux. Le syndicat de la police mécontent, dénonce l’attitude de la hiérarchie», a-t-il précisé.

Selon le secrétaire général, M. Dramé, «dans cette affaire, chacun essaie de sauver sa tête. Le directeur national de la Police aurait depuis avril 2015 sorti une note interdisant ces genres de mission par le GMS. La direction régionale qui devait informer le commandant du GMS, si cette note a existé ou pas ne l’a pas fait. Alors le commandant du GMS, néanmoins se voyant de chercher une couverture à son tour décide de punir le chef de file de la mission et le policier qui a perdu son arme, celui-là même qui a échappé au lynchage des assaillants», a ajouté le conférencier qui a estimé qu’aujourd’hui, l’autorité cherche à faire  porter le chapeau de cette affaire aux jeunes du GMS.

«Si jamais nos dix camarades sont inquiétés pour avoir cherché à sauver leur vie dans l’exercice de leur fonction, nous nous verrons dans l’obligation d’user de nos droits selon articles 31 et 33 de la Loi 10-43 du 12 juillet 2010, portant statut des fonctionnaires de la Police Nationale», a-t-il ajouté.

Il dira que ces derniers temps, ils ont attiré l’attention des hautes autorités par rapport à l’incivisme grandissant du malien car pour eux, porter la main sur le policier ne résulte d’aucune crainte. Il a cité l’exemple de cette policière sévèrement battue par une femme enceinte et ses sœurs qui sont ensuite allées faire un soit transmis.

C’est le cas d’un élément de la Brigade Spéciale d’Intervention qui est encore en détention pour avoir secouru deux policiers de la circulation routière qui ont failli se faire tuer par un chauffeur en état d’ivresse dont le syndicat est allé faire un soit transmis pour avoir tiré sur le pneu du véhicule. Donc pour le syndicat de la police, ce qui signifie que le pneu de la SOTRAMA vaut mieux que la vie de deux fonctionnaires. Il a aussi rappelé le cas du célèbre Papa Mamby Keïta qui a été mis à la disposition de la gendarmerie par un soit transmis d’une dame qui travaille à Orange-Mali. Cette bonne dame impliquée dans un dossier de transfert illégal, au lieu de venir répondre à la convocation de Papa Mamby est partie convoquer Papa Mamby à la gendarmerie.

Selon, Bakary Bengaly, l’article 31 stipule : «les fonctionnaires de la Police Nationale ont droit à une protection contre les menaces, outrages, injures ou diffamations dont ils peuvent faire l’objet dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. L’Etat est tenu de leur assurer efficacement cette protection et de réparer le cas échéant, le préjudice qui en résulterait, compte non tenu des mesures découlant de l’application de la législation sur les pensions…»

Et  l’article 33 qui apporte ceci: «l’Etat doit assurer la défense du fonctionnaire de la Police faisant l’objet de poursuites judiciaires pour un acte accompli dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. Le fonctionnaire faisant l’objet d’une poursuite judiciaire sera mis à la disposition de la Direction de la Police Judicaire de la Police Nationale. Toute fois, pour les besoins de détention provisoire avant le jugement définitif, le fonctionnaire de Police en service à Bamako et ses environs, est gardé dans les locaux de l’Ecole Nationale de Police. Quant au fonctionnaire de Police d’autre localités, il est mis à la disposition du Directeur Régional de la Police territorialement compétent».

Donc, il exige à partir de ce moment que tous les collègues qui se trouvent en  garde à vue à la Maison d’Arrêt de Bamako, soient déférés à l’Ecole Nationale de Police, conforment aux textes. Sinon dans les jours à venir ils feront entendre leurs voix.

Fousseyni SISSOKO

source : L’Express de Bamako

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