De la moitié du mois de mai 2015 à la fin du même fantasque mois, nous sommes passés de la douche chaude en temps d’hiver à la douche froide en temps glacial. IBK a fait monter son peuple au firmament de l’extase en toisant Ladsous face de rat. « Nous ne sommes pas des gueux », qu’il lui avait dégauchi sur la mâchoire. Et tiens, voilà pour mon peuple ! « Nous fûmes quand d’autres n’étaient pas », qu’il lui avait assené en plein visage. Et flatté dans son égo, le peuple était sorti pour faire savoir sa joie d’avoir retrouvé celui pour qui il avait massivement voté en 2013.

 

Mais dès le lendemain, Ladji Bourama avait reçu le N° 2 des Nations Unies chargé des questions de maintien de la paix. Dieu sait ce qu’ils se sont dit mais…depuis, le changement d’attitude par rapport à la réplique frontale a débuté. La société civile organisera une manif grandiose de soutien à la paix et au héros retrouvé. Un communiqué sort aussitôt pour dire qu’Ibk land prend acte de cette marche. Mais aussi qu’il prenait ses distances des pancartes et autres slogans des marcheurs. Les organisateurs ont peut-être planifié une sortie pour la paix et pour le chef mais le peuple est lui sorti pour reprendre le refrain de ce chanteur qui disait « M…à la France ». Et la Minusma et le Mnla ont été associés à elle pour dire : enough is enough !

Donc, les princes qui nous gouvernent nous faisaient bien comprendre que « ou lou ta baanna » (pour eux la page de l’incident est tournée). Le clou sera enfoncé et la clarification faite sur le fait des nuages, il n’y en avait pas dans le ciel clair et limpide entre eux et nos amis qui sont venus pour nous aider. Que tout allait dans le meilleur des mondes. Cela a un nom chez les cyclistes : retro pédalage.

Amadou Tall

source : Le Matin