Depuis le fameux discours dit «célèbre» du président Ibrahim Boubacar Keita le 15 Mai dernier lors de la cérémonie officielle de signature pour la paix et la réconciliation au Mali, les Casques bleus de la Mission onusienne dans notre pays ont été la cible de plusieurs attaques armées
D’abord, il y a eu celle du domicile des casques Bleus à Magnambougou, ensuite celle perpétrée sur la route de l’Aéroport Bamako-Sénou il y a seulement quelques jours et qui a couté la vie à un casque bleu Bangladeshi et en a blessé un autre.
Beaucoup de représentations diplomatiques dans notre capitale n’ont pas hésité à lier ces attaques à l’intervention musclée du président IBK contre cette mission qui traine les pas quand il s’agit de dire la vérité aux rebelles séparatistes, mais c’était sans compter sur les faits. Aujourd’hui, avec l’avancée des enquêtes sur ces deux attaques, tout porte à croire à un règlement de compte entre les casques bleus eux-mêmes.
En effet, votre hebdomadaire préféré, «L’Express de Bamako», est allé au delà des suppositions. Pour la première attaque perpétrée contre les Casques Bleus à Magnambougou, une source sécuritaire a affirmé que des preuves auraient été prises sur les lieux de l’attaque pour les dissimuler ensuite. «Une personne proche de la zone d’attaque a vu quelqu’un prendre des choses sur les lieux de l’attaque avant l’arrivée des enquêteurs sans savoir quoi exactement», a confirmé notre source sans plus de précisions. Ce qui signifie qu’un élément de la MINUSMA aurait expressément enlevé des éléments (preuves) pouvant conduire à la découverte des auteurs ou de l’auteur de l’attaque contre la maison des casques bleus.
Les questions que nous posons est de savoir pourquoi dissimuler des preuves si l’on ne reproche rien ? Etait-ce un message à l’endroit des hommes de cette maison ? L’auteur ou les auteurs, en tirant dans les mûrs et en voulant incendier un véhicule de la MINUSMA était-il venu pour vraiment tuer les personnes de cette maison ?
L’attaque, contre le véhicule des Bangladeshis sur la route de l’Aéroport quelques jours après, est encore plus évocatrice. Etait-elle vraiment une attaque armée, organisée et exécutée contre ce véhicule ? Pour l’instant et à partir des éléments recueillis auprès de nos sources, généralement bien informées, tout porte à croire qu’il s’est agit d’un règlement de compte entre Casques Bleus dans cette affaire.
En effet, le casque bleu aurait perdu la vie par une hémorragie après avoir perdu beaucoup sang, car la balle tirée vraissemblement depuis l’intérieur de la même voiture, n’avait pas touché un organe vital. Selon la même source sécuritaire, les douilles des balles tirées seraient les mêmes que possèdent les hommes de la Mission Onusienne au Mali. Aussi en considérant la trajectoire des balles tirées, en aucune manière, elles ne pouvaient atteindre le Casque Bleu tué là où il était assis dans la voiture, a précisé une autre source proche de l’enquête. Que cachent-elles ces deux actes contre la MINUSMA à Bamako ?
En tous cas depuis un certain temps, un conflit de leadership et d’intérêt oppose une certaine élite de la mission à Bamako et ailleurs. Ces différentes parties ont-elles passé à l’action ? De quoi s’agit-il ? Nous y reviendrons pour éclairer nos chers lecteurs dans les jours à venir. A suivre donc !
L’Express de Bamako