Le Mali est sous le choc après la diffusion ce week-end, sur les réseaux sociaux de la vidéo d’un viol collectif. Sur les images, on voit une jeune fille victime de quatre assaillants, dont les visages sont à découvert. Un grand flou règne autour de cette vidéo dont on ne sait ni où, ni quand elle a été tournée. Une enquête a été ouverte, mais malgré cela, les associations de défense des droits des femmes s’inquiètent que cette affaire ne puisse être étouffée.
Il faut libérer la parole, ne pas laisser la honte étouffer l’affaire. C’est pour cette raison que le collectif de femmes Les Amazones a lancé un appel à témoins afin de soutenir la victime. « Le collectif met à la disposition de celui ou celle qui pourra nous mettre en relation avec la victime ou avec la famille de la victime une somme symbolique de 50 000 francs CFA. Cette histoire ne devrait même pas prendre une journée, parce que l’on voit clairement ces jeunes criminels », dit Diakité Kadidia Fofana, présidente du collectif.
Dès ce week-end, Les Amazones ont envoyé la vidéo du viol à la brigade des moeurs de Bamako. Les policiers ont alors ouvert une enquête. Pour l’heure, la victime n’a pas porté plainte et le parquet, qui en a la possibilité, ne s’est pas saisi de l’affaire. Plusieurs organisations de la société civile envisagent donc de se porter partie civile afin que le dossier ne soit pas oublié.
Car le viol reste un sujet tabou. « Il suffit que l’on découvre que les violeurs sont des proches de la fille et là, on règle le tout à la mosquée, à travers les imams et plus personne n’en parle. A chaque fois que ce genre de problèmr surgit, c’est tout le monde qui s’en mêle, les chefs de quartiers, et on trouve la solution pour étouffer l’affaire, en se focalisant toujours sur le fait que ce n’est pas bon pour la fille, ce n’est pas bon pour la famille », rappelle maître Moctar Mariko, président de l’Association malienne des droits de l’homme.
D’après la loi malienne, le viol est passible d’une peine de cinq ans de prison.
RFI