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A la Une : la Centrafrique toujours plongée dans le chaos

Après 48 heures de pillages, les miliciens Seleka ont quitté la ville de Sibut, à 200 km au nord de Bangui, chassés par l’arrivée annoncée des forces françaises et africaines. Toutefois, l’anarchie et la violence continuent de régner dans de nombreuses localités centrafricaines, au gré de l’errance des groupes armés.

SELEKA SOLDAT BANGUI centrafrique

 

« Certaines villes ont été désertées par leurs habitants, rapporte ainsi le site d’information centrafricain Le Journal de Bangui, comme Bocaranga, dans le nord-ouest, une ville fantôme, vide, détruite, pillée. C’est effrayant, témoigne une coordinatrice d’urgence pour MSF, interrogée par le site. Les contacts que nous avons en province, poursuit-elle, nous font part de violences extrêmes et de déplacements de population. Les gens sont terrorisés. Selon d’autres sources contactées dans la ville minière de Bria, dans le nord, poursuit Le Journal de Bangui, la présence de centaines d’éléments Seleka fait peser de sérieuses menaces sur la population civile aujourd’hui prise en otage. Il n’y a plus de vie ici. Ce sont les ex-Seleka qui commandent, décident de tout, pillent et tuent qui ils veulent, regrette un habitant (…). Dans la ville de Berberati, relève encore le site centrafricain, autre ville minière très importante située à l’ouest du pays, ces ex-rebelles composés en majorité de mercenaires tchadiens et soudanais se livrent aussi aux violences contre la population. Ils ont pillé les véhicules des particuliers et menacent de s’en prendre à la population avant de quitter la ville, rapporte un journaliste d’une radio locale joint au téléphone. »
Et puis, « même à Bangui, rapporte encore Le Journal de Bangui, malgré un dispositif de plus en plus étoffé au fil des semaines, les soldats français et africains ont de plus en plus de mal à endiguer les explosions soudaines de violences, de jour comme de nuit, ponctuées de pillages. »

Une nébuleuse…

« Comme al-Qaïda, constate pour sa part Guinée Conakry Infos, l’ex-rébellion centrafricaine de la Seleka s’apparente de plus en plus à une nébuleuse. Même privés de leur chef au pied d’argile qu’était Michel Djotodia, contraint au silence et à l’exil, les ex-Seleka continuent à pourrir le processus politique en RCA. (…) Le problème demeure entier. En effet, les villes de l’extrême nord, vers lesquelles les rebelles semblent se diriger, pourraient subir le même sort que Sibut. Et ce jeu du chat et de la souris auquel troupes internationales et milices locales se livrent en RCA pourrait bien perdurer. De toute évidence, estime Guinée Conakry Infos, c’est la preuve de l’incapacité des troupes étrangères actuelles à maîtriser la situation. Or, comme l’attestent les nombreuses contradictions lors du sommet de l’UA, la communauté internationale est loin de parler d’une même voix au sujet du renforcement du dispositif étranger en République centrafricaine. En attendant donc, conclut le site d’information guinéen, la malheureuse Catherine Samba-Panza est quasiment seule devant l’immense défi qui est le sien : le drame que vit son peuple. »

Bander les muscles ?

En effet, renchérit le quotidien Le Pays au Burkina, « tous s’accordaient à dire qu’elle était l’homme, ou plutôt la femme de la situation, pour apporter le bon remède au grand mal centrafricain. Mais, à l’épreuve du terrain, le travail paraît cyclopéen pour celle qui aura bénéficié de tous les préjugés favorables lors de son entrée en fonction ! (…) On a du mal à percevoir ce que l’avènement au pouvoir de Catherine Samba-Panza a produit de bénéfique sur le terrain, en terme de paix, estime encore le quotidien burkinabé. Bien au contraire. On a plutôt l’impression d’un effet inverse. (…) Face à ce qui n’est ni plus ni moins qu’un ramassis de bandits sans foi ni loi, il aurait certainement fallu, pour la présidente de transition, opter pour un langage de fermeté, voire bander les muscles. (… ) Mais, conclutLe Pays, attendons de voir de quoi sera capable Catherine Samba-Panza. L’avenir dira si ce qui se déroule sous ses yeux dépasse ses capacités et si elle sera en mesure d’en tirer toutes les conséquences. »

En tout cas, pour en revenir à la situation à Sibut : depuis hier matin, la ville a retrouvé la sérénité… « Avant que les Français ne passent à l’offensive, les Seleka ont décidé finalement de se replier par où ils étaient arrivés treize mois plus tôt, relève l’envoyé spécial du Figaro, libérant Sibut de leur joug. Mais des habitants s’inquiètent de les voir revenir un jour. Les gens sont encore terrifiés, dit le maire. On les a laissé repartir chez eux avec leurs armes. Que va-t-il se passer quand Sangaris ne sera plus là ? »

source : rfi

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