Youssouf Daba Diawara, un acteur clé du mouvement Synergie d’Action pour le Développement, a regagné son domicile ce samedi après avoir été condamné à deux mois de prison avec sursis pour « opposition à l’autorité de l’État ». Cet activiste, connu pour son implication dans des actions contestataires, avait été placé en détention préventive depuis juillet 2024 pour avoir participé à une manifestation non autorisée, défiant ainsi les autorités locales et les mesures en place.

Bamada.net-Le jugement, rendu vendredi dernier par le tribunal de première instance de la Commune V de Bamako, marque un tournant pour les proches et les avocats de Youssouf Diawara, qui ont salué la décision. Selon eux, cette condamnation légère prouve que les charges retenues contre lui étaient exagérées. Les soutiens de Diawara dénoncent également la longue détention préventive, qualifiée d’injustifiée, qui a duré plus de deux mois.

À Lire Aussi : Youssouf Daba Diawara : « L’imam Mahmoud Dicko est au-dessus de tout ça, il est le parrain de la CMAS »

Les faits remontent à juin 2024, lorsque Youssouf Daba Diawara et son mouvement ont organisé une manifestation clandestine contre la vie chère et les coupures d’électricité. Cet événement a eu lieu malgré l’interdiction des rassemblements politiques, décrétée depuis avril 2024. La manifestation, dont les détails sont restés flous, a été révélée au grand public grâce à des photos circulant sur les réseaux sociaux. Youssouf Diawara a été interpellé le 15 juillet 2024 par la Brigade d’Investigation Judiciaire pour avoir bravé ces interdictions.

Bien que cette libération soit perçue comme une petite victoire pour Diawara et ses soutiens, elle ne masque pas la réalité pour plusieurs autres militants politiques arrêtés durant cette même période de répression. En effet, onze autres personnes sont toujours en détention pour des motifs similaires, accusées d’« opposition à l’exercice de l’autorité de l’État ». Ces militants attendent encore leur procès, alors que certains sont emprisonnés depuis plus de trois mois.

L’arrestation de ces militants remonte au 20 juin 2024, lorsque les forces de l’ordre ont fait une descente dans la résidence d’un ancien ministre et figure politique influente, marquant ainsi une intensification des tensions entre les autorités et les mouvements contestataires. Le procureur a, par ailleurs, fait appel à une décision de mise en liberté provisoire pour ces détenus, maintenant ainsi la pression judiciaire sur ces acteurs politiques.

À Lire Aussi : Youssouf Daba Diawara en détention : Un acte arbitraire selon ses partisans

Cette affaire illustre la complexité des tensions politiques actuelles, où les voix dissidentes continuent de se heurter à une répression renforcée. La situation de Youssouf Daba  Diawara, bien que moins dramatique grâce à sa libération, montre que les luttes pour les libertés d’expression et de manifestation demeurent un enjeu central dans le climat politique actuel.