L’Enseignement supérieur du Mali, depuis la création de l’Université du Mali jusqu’à nos jours, ne parvient pas à mettre à la disposition des structures les infrastructures minimum nécessaires pour leur permettre de donner un enseignement de qualité aux étudiants. La gestion des infrastructures est confiée aux services du patrimoine du rectorat. Quels sont les problèmes liés aux infrastructures ? Pourquoi les services du patrimoine ne parviennent pas à les résoudre ? Quelles sont les solutions à entreprendre pour diminuer les charges de l’Etat ?
L’article se propose de donner des réponses aux questions posées afin de permettre à l’opinion qu’avec une utilisation rationnelle d’infrastructures existantes, nos universités peuvent résoudre les problèmes à hauteur de 30% et permettre à l’Etat de diminuer ses charges de façon conséquente.
Les problèmes d’infrastructures sont réels et très urgents à résoudre, car la qualité de nos » out put » en dépend. Nos étudiants prennent des cours dans les salles de spectacles et de sport (Palais de la Culture, Bakaina, Omnisports de Bamako, Stade du 26 mars) ne respectant aucune norme académique. L’Etat paie, chaque année, des gros montants pour l’utilisation de ces salles, non appropriées pour les cours magistraux.
La scission de l’Université du Mali en 4 Universités de Bamako a provoqué l’augmentation des charges de l’Etat par, au moins, 4 puisqu’il y a eu constitution de 4 budgets de fonctionnement pour les 4 rectorats créés. Les structures ont été affectées à chaque rectorat et ont eu chacune des infrastructures permettant à l’Administration de fonctionner et aux étudiants de prendre des cours. La gestion de ces infrastructures dans les structures est confiée aux services du patrimoine de l’ancien rectorat de l’Université du Mali (logé dans l’actuel rectorat de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques – USJPB) qui sont restés inchangés, car tous les autres services ont été scindés pour s’occuper des problèmes des nouvelles Universités à savoir : le Secrétariat général, les Finances, la Scolarité. Pourquoi le patrimoine n’est pas scindé comme les autres afin de permettre à chaque rectorat de gérer son propre patrimoine immobilier ? Doit-on laisser ce service incapable de bien gérer les infrastructures existantes de façon optimale ?
Les partenaires de l’école sont réticents au financement des infrastructures, car leurs réalisations sont excessivement couteuses. Donc, l’Etat doit fournir beaucoup plus d’efforts afin d’en réaliser progressivement. Pour cela cherchons à diminuer les charges de l’Etat pour lui permettre de jouer son rôle dans la réalisation des infrastructures adéquates pour le bon fonctionnement des Universités de Bamako.
Pour prouver que nous pouvons faire quelque chose dans l’amélioration de la gestion de nos infrastructures existantes tout en évitant à l’Etat des charges inutiles, je prends un exemple concret sur la FSEG en 2011-2012. Les faits étant, toujours, les faits ! Avec onze deux cents (11 200) étudiants et seulement une capacité de places assises pour neuf cents (900) étudiants (1 Amphi de 500 places et 2 de 200 places), la FSEG a commencé les cours avec toutes les classes ensemble (1e, 2e, 3e et 4e Années) à travers une utilisation optimale des trois (3) salles citées entre sept (7) heures du matin et vingt une (21) heures du soir. Comme pour dire que, laissés face à leur responsabilité, les Enseignants sont capables de gérer les problèmes d’effectifs pléthoriques, minimiser la charge de l’Etat par rapport aux dépenses liées aux heures supplémentaires, proposer des solutions alternatives par rapport aux infrastructures, etc.
La mutualisation des salles est une des possibilités qui s’offre aux services du patrimoine pour mieux gérer les infrastructures existantes. Il suffit pour cela d’utiliser de façon optimale toutes les infrastructures de sorte de ne pas en attribuer la paternité à une structure. Elles appartiennent à toutes les structures en même temps et seront utilisées par les structures en fonction de leurs emplois du temps. Les cours ne commençant pas en même temps dans les Facultés, il est possible et normal d’attribuer à la Faculté qui commence la première des salles pour lui permettre d’avancer pendant que les autres sont au repos.
Quand les infrastructures seront utilisées de façon rationnelle, il y aura, au moins, 30% de problèmes liés aux infrastructures résolus. Alors pourquoi les services du patrimoine commun, pendant tout ce temps, ne parviennent pas à utiliser le mieux l’existant ? Il est grand temps que nos autorités exigent des résultats, à moins qu’elles-mêmes ne se plaisent dans le désordre.
Les montants faramineux, que l’Etat paie aux particuliers chaque année pour l’utilisation des salles de spectacles afin de permettre aux étudiants de prendre des cours magistraux à travers Bamako, peuvent servir d’apport personnel pour mettre à la disposition des 4 Universités 8 Amphis de 500 places (2 par Université) et 16 Amphis de 200 places (4 par Université) sur une période de remboursement de 4 années au pire des cas. Quel est le bailleur qui refuserait, pour un tel délai de remboursement, de soutenir l’Etat dans ses efforts ? Si non l’Etat a les moyens de financer la réalisation de ces infrastructures sur une période de quatre (4) années. Est-ce que l’Etat malien est prêt à mettre du prix pour les solutions de l’enseignement supérieur ?
Jules-Paul TARDIVEL: » Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations « .
Dr. Sékou DIAKITE
Président de l’Association
» Mouvement pour le Changement à Kati (MCK) »
Cell.:(+223)65736462/73568479
Source: Zénith Balé