La livre syrienne à un plus bas historique. Nouvelle conférence internationale le 17 mai.
En arrière-plan des convulsions militaires et diplomatiques, l’économie syrienne, ou plutôt ce qui en reste, est emportée par une tempête monétaire. Dans l’incapacité de réaliser des exportations significatives, puisque la plupart des usines sont à l’arrêt et les transports de marchandises quasi impossibles, la Syrie voit sa devise chuter vertigineusement. Elle a connu une journée noire lundi, avec une perte de 20 %, à 620 pour 1 dollar, un plus bas historique. Il y a cinq ans, 1 dollar valait 48 livres…
La chute de lundi s’explique notamment par une rumeur selon laquelle la banque centrale syrienne ne disposait plus suffisamment de devises pour assurer la convertibilité de la livre. Mi-avril, la Banque mondiale avait estimé que les réserves en devises de la banque centrale avaient fondu de 20 milliards de dollars, avant la guerre, à… 700 millions. La banque centrale a riposté mardi soir en injectant quelques millions de dollars dans le circuit et en ordonnant aux bureaux de change de vendre des dollars à un taux fixé administrativement, sous peine de fermeture.
Et pendant que Damas se démène pour enrayer une chute de la devise de nature à amputer encore plus le pouvoir d’achat des Syriens en produits importés, Daech enregistrait mercredi son premier succès militaire significatif depuis longtemps. A peine quelques jours après le triomphal concert russe marquant la reprise de la ville de Palmyre, les djihadistes ont réussi à couper la route entre la ville et Homs. Une offensive qui complète la reprise d’un champ gazier important, à Chaer. Et les bombardements ont repris sur la deuxième ville du pays, Alep, où la trêve temporaire instaurée la semaine dernière semble moribonde.
Réunion de soutien
Les diplomates essaient de reprendre la main, avec une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), coprésidée par Moscou et Washington, qui doit se tenir mardi prochain à Vienne. La première réunion de cette instance regroupant tous les acteurs concernés par ce conflit à l’origine de la plus grave crise de réfugiés en Europe depuis vingt ans et qui a fait plus de 300.000 morts (Allemagne, Arabie saoudite, Chine, Egypte, Etats-Unis, France, Iran, Irak, Italie, Jordanie, Ligue arabe, Liban, ONU, Oman, Qatar, Emirats arabes unis, Royaume-Uni, Russie, Turquie et Union européenne) avait eu lieu en novembre dernier. Sans résultat significatif malgré un objectif affiché de parvenir à un règlement politique. Les perspectives ne sont guère meilleures aujourd’hui en raison de différends persistants entre Moscou et les Occidentaux sur les groupes rebelles considérés comme terroristes ou pas.
Source: lesechos.fr