Toute tentative américaine de dialogue avec la Russie “fondé sur un rapport de force” mènera à l’échec, a prévenu jeudi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou en réponse au chef du Pentagone, James Mattis.
“Nous sommes prêts à établir un partenariat avec le Pentagone. Mais les tentatives de bâtir ce dialogue sur un rapport de force avec la Russie n’ont aucun avenir”, a prévenu M. Choïgou dans un communiqué.
Le ministre russe réagissait à des propos tenus mercredi par James Mattis, qui a affirmé que les Etats-Unis et l’Otan “devaient être réalistes dans (leurs) attentes et s’assurer que (leurs) diplomates négocient en position de force” avec Moscou.
“Bien que les Etats-Unis et l’Alliance cherchent à travailler avec la Russie, nous devons en même temps nous défendre si la Russie choisit d’agir contrairement au droit international”, a affirmé à Bruxelles le secrétaire américain à la Défense devant ses homologues des 27 autres pays membres de l’Otan.
Ces déclarations interviennent en amont d’une réunion jeudi à Bakou entre les chefs d’état-major des armées russe et américaine.
Le général Valéri Guerassimov et le général Joe Dunford y discuteront “des perspectives actuelles de coopération militaire entre la Russie et les Etats-Unis”, ainsi que des moyens d’empêcher des “incidents” entre forces russes et américaines lors d’”activités militaires”, a déclaré mercredi le ministère russe de la Défense.
Cette rencontre, la première depuis 2014 entre les chefs d’état-major russe et américain, a lieu alors que certains proches collaborateurs du président américain Donald Trump ont été accusés d’entretenir, ou d’avoir entretenu, des relations avec des responsables russes.
Mais les responsables militaires américains assurent qu’il ne faut pas donner de signification politique à ce rendez-vous que les deux pays cherchaient à organiser “depuis plusieurs mois.
A plusieurs reprises, Donald Trump a indiqué vouloir restaurer les relations américaines avec Moscou, au grand dam de responsables républicains comme démocrates qui considèrent la Russie comme la principale menace pour la sécurité nationale américaine.
Le nouveau président américain a convenu fin janvier lors d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine d’une “coopération mutuelle pour vaincre le groupe Etat islamique” (EI).
Les relations entre Washington et Moscou se sont brutalement dégradées pendant la présidence de Barack Obama après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, menant au déclenchement de ce qui ressemble désormais à une “Deuxième Guerre froide” entre la Russie et les Etats-unis, un quart de siècle après la chute de l’URSS.
16/02/17 – 10h58 Source: Belga