La Russie a débuté des livraisons de céréales gratuites promises par son président, Vladimir Poutine, à plusieurs pays africains, en commençant par la Somalie et le Burkina Faso. En tout, Moscou dit pouvoir envoyer « jusqu’à 200.000 tonnes de blé russe » à des pays africains d’ici début 2024.
Promesse tenue. Plusieurs pays africains vont obtenir de la part de la part de la Russie la livraison gratuite de céréales. La Somalie et le Burkina Faso seront les deux premiers pays bénéficiaires.
« Les deux premiers navires, 25.000 tonnes chacun à destination de la Somalie et du Burkina Faso, sont déjà partis de ports russes, nous attendons leur arrivée fin novembre, début décembre » a déclaré Dmitri Patrouchev, ministre russe de l’agriculture.
« Des navires pour la Centrafrique, le Zimbabwe, le Mali et l’Érythrée chargés de blé seront envoyés vers ces pays prochainement, avant la fin de l’année », a-t-il poursuivi, cité dans un communiqué de son ministère publié sur Telegram.
« Jusqu’à 200.000 tonnes de blé russe » à des pays africains d’ici début 2024
En tout, le ministre a promis que Moscou enverrait gratuitement « jusqu’à 200.000 tonnes de blé russe » à des pays africains d’ici début 2024. Le président russe Vladimir Poutine avait assuré mi-octobre que la Russie conservait un « potentiel très élevé » d’exportations de céréales malgré les sanctions occidentales prises pour punir l’attaque contre l’Ukraine de février 2022. Cet été, il avait annoncé que la Russie allait livrer des céréales gratuites à six pays africains (Mali, Burkina Faso, Centrafrique, Erythrée, Zimbabwe, Somalie) au moment où Moscou chercher à ancrer son influence en Afrique, en se posant comme un rempart contre le néocolonialisme supposé des Occidentaux.
Parallèlement, Moscou affirme que l’exportation sur le marché international de ses produits agricoles et engrais est entravée par les sanctions occidentales, portant atteinte à la sécurité alimentaire des plus pauvres. Mais la Russie s’efforce aussi d’empêcher l’Ukraine, une autre grande puissance agricole, d’exporter sa production céréalière.
Fin octobre, l’Ukraine a annoncé avoir exporté 1,3 million de tonnes de produits agricoles
Le Kremlin a ainsi quitté en juillet l’accord céréalier négocié sous l’égide de la Turquie et de l’ONU à l’été 2022 et qui visait à permettre les exportations céréalières ukrainiennes via la mer Noire. Un retrait qui avait inquiété de nombreux pays africains, sud-américains ou encore asiatiques, particulièrement dépendants des exportations ukrainiennes. Depuis, l’armée russe bombarde régulièrement les ports ukrainiens, mais Kiev a réussi à mettre en place un premier couloir maritime que la Russie n’est pas parvenue à bloquer. Fin octobre, l’Ukraine a annoncé avoir exporté 1,3 million de tonnes de produits agricoles depuis août et la mise en place d’un couloir maritime en mer Noire.
« Quatre navires se dirigent vers le Bosphore, 11 navires sont entrés dans les ports d’Odessa pour être chargés », indiquait alors sur X (ex-Twitter) le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandre Koubrakov. Les quatre cargos en question vont « exporter près de 130.000 tonnes de céréales et 10.000 tonnes de métal vers des pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe » précisait le ministre. « Au total, 62 navires ont emprunté le couloir maritime, dont 37 ont déjà exporté plus de 1,3 million de tonnes de produits agricoles ukrainiens et autres marchandises », a-t-il chiffré.
Les prix mondiaux des denrées alimentaires reculent
Ce redémarrage de la chaîne logistique est une bonne nouvelle pour le marché mondial alimentaire. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prix mondiaux des denrées alimentaires ont reculé pour le troisième mois consécutif en octobre, tirés notamment vers le bas par le riz, le blé, le sucre et le porc.
Publié début novembre, l’indice FAO, qui suit la variation des cours internationaux d’un panier de produits de base, a baissé de 0,5% par rapport au mois de septembre. Il s’affiche en repli de 10,9% sur un an. Il a été lesté par les prix du blé (-1,9%), plus abondant que prévu aux Etats-Unis, et par les prix du riz (-2%), la demande en importations se montrant « globalement atone en octobre ».
latribune. (Avec AFP)