Le tronçon Kati-Dili a atteint un état de dégradation très avancée. Un état qui dépasse l’entendement des usagers et même de l’Administration. Goudronnée seulement en 1998, par le Président Konaré, cette route est devenue aujourd’hui presque impraticable. Ce goudron provoque de très nombreux cas d’accidents par jour, aussi, des dégâts matériels importants et des morts d’Hommes terribles. Devant le silence coupable des autorités compétentes des Départements des infrastructures, surtout de l’ANSER, il y a bien de quoi s’inquiéter.
Au constat général de tous, deux faits majeurs sont à l’origine de ce phénomène combien honteux et destructeur pour les usagers et même pour les autorités administratives et politiques de notre pays. Le tout premier fait porte sur la félonie, l’accaparement et la corruption qui ont caractérisé le bitumage du goudron par les services du Ministère des Transports et de l’Équipement d’alors, il y a seulement vingt ans. Ensuite, le second facteur relève surtout de l’incurie de l’ANSER, ce service chargé de la réparation régulière des routes au Mali, justement, un service qui a failli à son devoir aussi longtemps que ce goudron existe. Pire, l’Administration est restée inerte vis-à-vis de ce désastre.
Pour rappel, notons que cette route est fréquentée de façon régulière par toutes sortes de gros porteurs et de remorques. Car, elle mène à deux pays frontaliers et pas des moindres, de pays côtiers, que sont le Sénégal et la Mauritanie. De nos jours, surtout en cette période hivernale avec ses fortes pluies abondantes, ce sont des marigots et des rivières que l’on rencontre çà et là tout le long de cette route. Cela, sans compter le nombre de fois que les passagers descendent de leurs véhicules pour permettre à ces derniers de se frayer un passage sur la route à cause des trous béants, etc.
En cette période des crues, on dénombre, au minimum, deux ou trois cas d’accidents mortels par jour à cause de la dégradation de cette voie.
Pour les usagers, qu’ils soient conducteurs de voitures, de gros véhicules ou de transport en commun, mais surtout des gros porteurs en allant ou venant du Sénégal ou de la Mauritanie, tous payent régulièrement leurs tickets du péage et du pesage à chaque voyage. Où vont ces sommes, ces milliards de recettes par an ? C’est pourquoi les transporteurs sont allés à la grève plusieurs fois en refusant de s’acquitter des frais et taxes. Car, selon eux, cela ne sert à rien; car, cette route devient de plus en plus impraticable.
Abdoulaye Faman Coulibaly
LE COMBAT